Turquie: interpellation d’une dizaine de journalistes de médias pro-kurdes

Onze journalistes de médias pro-kurdes ont été interpellés mardi dans six provinces de Turquie dans le cadre d’enquêtes liées au terrorisme. Ces arrestations interviennent une semaine après l’entrée en vigueur d’une loi punissant de prison la divulgation de « fausses nouvelles », dans un pays déjà pointé du doigt pour ses atteintes croissantes à la liberté de la presse.

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Avec notre correspondante à IstanbulAnne Andlauer

Les journalistes interpellés, dont quatre femmes, travaillent pour les agences de presse Mezopotamya et Jinnews. Dans un communiqué, la police d’Ankara, qui a coordonné la vague d’arrestations, qualifie Mezopotamya d’agence « active sous l’autorité du comité médias du PKK », le Parti des travailleurs du Kurdistan, groupe armé kurde classé comme terroriste.

Les journalistes ont été arrêtés chez eux ou dans leurs bureaux dans les villes d’Ankara, Istanbul, Van, Diyarbakir, Urfa et Mardin. La police antiterroriste y a saisi des magazines, des livres, des appareils photo ou encore des ordinateurs.

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Des allégations récentes sur l’usage d’armes chimiques contre le PKK

Sedat Yilmaz, l’un des responsables éditoriaux de l’agence Mezopotamya, a indiqué au service en turc de la BBC ne pas connaître les raisons de ces arrestations, tout en jugeant probable qu’elles soient liées à des allégations récentes sur l’usage d’armes chimiques contre le PKK dans le nord de l’Irak. L’armée et les autorités turques ont fermement démenti ces allégations. Dans son communiqué, la police accuse l’agence Mezopotamya d’avoir partagé des contenus « poussant le peuple à la haine et l’hostilité ».

En juin, seize journalistes de médias pro-kurdes avaient déjà été écroués à Diyarbakir pour « appartenance à une organisation terroriste ».

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