L’Italie fait «pleinement partie de l’Europe et du monde occidental», assure Giorgia Meloni

Face au Parlement, la nouvelle Première ministre italienne Giorgia Meloni a nié toute « sympathie » ou « proximité » avec le fascisme, lors de son discours de politique générale.

Pour la première fois en tant que chef du gouvernement, Giorgia Meloni s’est présentée devant le Parlement à Rome. Pendant 70 minutes, elle a détaillé les grands chapitres de son action pour les cinq prochaines années, dans son discours de politique générale devant les députés qui doivent voter dans la soirée la confiance à son gouvernement. Ce vote est acquis en raison de la majorité absolue dont sa coalition dispose.

Giorgia Meloni a beaucoup parlé de son parcours politique ce matin, note notre correspondante à Rome, Anne Treca. Du mouvement de jeunesse post-fasciste à 15 ans à son destin de première femme à la tête du gouvernement. Pour désigner l’Italie, elle a utilisé 15 ou 16 fois le mot nation – quand d’autres disent pays.

Respect des « règles » européennes

Mais son discours n’était ni nationaliste ni souverainiste. « L’Italie fait pleinement partie de l’Europe et du monde occidental » a affirmé mardi 25 octobre avec force la nouvelle cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, à la tête du parti post-fasciste eurosceptique Fratelli d’Italia (FdI). Elle a assuré que l’approche italienne n’était pas de « freiner et saboter l’intégration européenne » mais de faire mieux fonctionner la machine communautaire.

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« L’Italie va respecter les règles » européennes, a également assuré Giorgia Meloni, même si Rome veut aussi « contribuer à changer celles qui ne fonctionnent pas ». L’UE est « une maison commune pour affronter les défis que les États membres peuvent difficilement affronter seuls », a-t-elle estimé, jugeant qu’elle n’a pas fait assez dans ce domaine dans le passé.

Pour relancer l’économie, elle s’inscrit dans les pas de Mario Draghi. Sa démarche vise à rassurer les marchés et les partenaires de l’Italie, car la coalition de Meloni a besoin du plan de relance européen. La présidente du Conseil doit réussir le défi de protéger les Italiens des effets de l’inflation, sans creuser la dette publique. L’inflation a augmenté de 8,9% sur un an, en septembre. Et la dette représente 150% du PIB, c’est le taux le plus élevé de la zone euro, après la Grèce.

Pour bénéficier des 200 milliards d’euros, de subventions et de prêts, accordés par l’UE, l’Italie doit mettre en place des réformes structurelles demandées par l’organisation, allant des retraites, à la justice, en passant par la numérisation de l’administration publique.

Lutte contre l’immigration clandestine et soutien à la famille

Giorgia Meloni a aussi beaucoup insisté sur l’écologie, les énergies renouvelables. Elle y a ajouté des thèmes phares de la campagne électorale des conservateurs : la lutte contre l’immigration clandestine, un allègement ciblé de la pression fiscale, et la remise en question du revenu de citoyenneté. Elle a assuré que son gouvernement entendait « arrêter les départs illégaux » d’Afrique vers la péninsule et « briser le trafic d’être humains » en Méditerranée.

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Sur les choix de société, elle est restée dans les grands principes. Le soutien aux familles et à la natalité. Elle a cité deux papes, d’abord François et plus loin Jean-Paul II, pour affirmer son attachement à la liberté et au sens du devoir.

Elle a solennellement déclaré son opposition au fascisme. « Je n’ai jamais eu de sympathie ou de proximité vis-à-vis des régimes antidémocratiques. Pour aucun régime, fascisme compris », a affirmé Giorgia Meloni. Et elle a promis que son gouvernement combattra le racisme, l’antisémitisme, la violence politique et toute forme de discrimination. Un discours fait pour rassurer.

Soutien à l’Ukraine

La nouvelle dirigeante italienne a aussi promis que l’Italie resterait « un partenaire fiable de l’Otan en soutien à l’Ukraine qui s’oppose à l’agression de la Russie », dénonçant le « chantage » du président russe Vladimir Poutine. « Céder au chantage de Poutine sur l’énergie ne résoudrait pas le problème, cela l’aggraverait ouvrant la voie à de nouvelles prétentions et chantages et de futures augmentations de l’énergie encore plus importantes que celles que nous avons connues ces derniers mois », a-t-elle estimé.

(Avec AFP)

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