Séoul et Washington surveillent un réacteur nucléaire nord-coréen
Des informations font état de la suspension temporaire d’un réacteur nucléaire nord-coréen. Un arrêt qui pourrait être le signe que Pyongyang extrait du plutonium de qualité militaire.
Des sources du renseignement à Séoul et à Washington ont détecté des signes selon lesquels le réacteur de cinq mégawatts du laboratoire de Yongbyon avait temporairement arrêté ses opérations fin septembre, a rapporté jeudi le quotidien sud-coréen Donga Ilbo. « Les services de renseignement sud-coréens et américains surveillent de près les mouvements à ce sujet », a déclaré aux journalistes le porte-parole du ministère de la Défense, Jeon Ha-kyou, interrogé sur ces informations de presse.
Cette suspension pourrait indiquer que des barres de combustible usé sont retraitées pour extraire du plutonium destiné à être utilisé dans des armes nucléaires, selon le journal, qui cite une source gouvernementale.
Situé à environ 100 kilomètres au nord de Pyongyang, le site de Yongbyon abrite le premier réacteur nucléaire du pays et la seule source connue de plutonium pour le programme d’armement nord-coréen.
Pyongyang a inscrit la semaine dernière son statut d’État nucléaire dans sa Constitution et son dirigeant Kim Jong-un a souligné le besoin d’armes nucléaires plus modernes pour contrer les menaces perçues de la part des États-Unis.
Un nouvel essai nucléaire en préparation ?
La Corée du Nord a procédé cette année à un nombre record d’essais de missiles malgré les sanctions internationales, ignorant les avertissements des États-Unis, de la Corée du Sud et de leurs alliés. Les tentatives de médiation ont échoué à plusieurs reprises et la perspective que Pyongyang abandonne son programme nucléaire paraît s’éloigner.
La Corée du Nord a mené son premier essai nucléaire en 2006, et son sixième, le plus puissant, en septembre 2017. Les observateurs nourrissent des inquiétudes croissantes sur la possible préparation d’un autre essai alors que la Corée du Nord tente de développer des ogives nucléaires tactiques. Un rapport publié cette année par le service de recherche du Congrès américain estimait que la Corée du Nord possédait déjà suffisamment de matériel pour « 20 à 60 ogives ». La Corée du Nord poursuit activement le développement d’ogives plus petites pour s’adapter à divers systèmes de lancement, selon cette source.
(Avec AFP)