Tivaouane Peulh – Rétention de leur autorisation de lotir: Les victimes de démolition en colère
Les membres du Collectif des victimes de démolition de Tivaouane Peulh sont très remontés contre le ministre Abdoulaye Saydou Sow. Ils avaient vu leurs propriétés détruites en 2017 lors d’une opération musclée de la Dscos. Depuis, ils ont, disent-ils, reçu 20 hectares pour leur recasement. Ce qui tarde jusque-là à se matérialiser. A les en croire, ce sont les agissements du ministre de l’Urbanisme qui les bloquent.
«Il fallait suivre le dossier de demande de lotir que nous avons obtenu par décret depuis mars 2022. Malheureusement, suite à l’obtention de cette demande de lotir, le ministre Abdoulaye Saydou Sow a pris lui-même, la décision de retirer l’autorisation de lotir. Cela, sans motif, à la date du 1er septembre», a indiqué Lamine Dieédhiou, porte-parole du jour du collectif. En réaction, le collectif a porté le dossier à la Cour suprême qui n’a pas tardé à réagir.
«Nous avons attaqué cette décision du ministre au niveau de la Cour suprême qui nous a donné gain de cause. Par arrêté 39/2023, la cour a notifié au ministre de nous remettre notre autorisation, mais il refuse d’exécuter cette décision de Justice», a renseigné M. Diédhiou, se disant dépité par la manière de faire du ministre de l’Urbanisme. «On ne peut pas comprendre qu’une décision de Justice soit prise par la Cour suprême et qu’un ministre refuse de l’appliquer», a-t-il relevé, exhortant le président de la République qui leur avait octroyé les 20 hectares, en plus de 20 autres au Lac Rose, d’intervenir. «Le président de la République, lorsqu’il annonçait sa non-candidature pour 2024, avait aussi fait savoir qu’il fera respecter toute décision de Justice, donc il doit agir pour que son ministre se conforme à la décision de la Cour suprême», a-t-il estimé.
La grande majorité des 1700 impactés s’étaient donné rendez-vous sur le site pour une Assemblée générale afin de dénoncer ces agissements qui portent un sérieux coup au projet de recasement qui perdure depuis des années.
Par Alioune Badara NDIAYE – Correspondant – [email protected]