JO Biden sous le feu de la critique après l’échange de prisonniers avec l’Iran

Même si le gouvernement américain se défend d’avoir versé « une rançon » arguant que ces 6 milliards de dollars « provenaient de fonds iraniens gelés sur un compte en Corée du Sud », l’opposition républicaine américaine est, elle, « vent debout », rapporte le Guardian pour dénoncer un accord « qui va encourager d’autres prises d’otages ». Une crainte partagée par une grande partie de la presse internationale.  « Cinq otages américains libérés contre 6 milliards, cela fait un milliard par otage », note le Times, de quoi encourager « le cycle misérable des prises d’otages », fustige le Washington Post, même si « le retour au pays de 5 Américains détenus dans la tristement célèbre prison d’Evin à Téhéran est un véritable soulagement ». Colère également du Wall Street Journal qui juge même « insultantes » les affirmations du gouvernement américain qui assure qu’au terme de l’accord passé avec Téhéran ces 6 milliards « ne seront consacrés qu’à l’achat de produits humanitaires comme de la nourriture et des médicaments ». Même si cela est vrai – souligne le quotidien américain- « cette manne d’argent permettra au régime de Téhéran de consacrer d’autres fonds -qu’ils auraient dû dépenser pour ces produits humanitaires à des activités beaucoup plus malveillantes, à des fins militaires ou terroristes ».

Une possible « désescalade des tensions » entre Washington et Téhéran

 « Cet accord s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par l’administration Biden pour désamorcer les tensions avec l’Iran » analyse le New York Times, même si le gouvernement américain le nie et a « d’ailleurs annoncé de nouvelles sanctions contre l’Iran ». « Cet échange de prisonniers pourrait ouvrir la voie à des discussions sur des questions plus importantes, notamment la reprise de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien », estime également le Washington Post. Un accord complètement moribond, torpillé par l’administration Trump mais que le président Biden « s’est promis de relancer », note encore le Post. Reste à savoir si la libération de prisonniers américains favorisera « un compromis plus large entre Téhéran et l’Occident sur ce front nucléaire », commente de son côté le Wall Street Journal qui souligne que « Joe Biden et le président iranien Raïssi se retrouvent tous deux à New York aujourd’hui pour l’Assemblée générale des Nations Unies, mais qu’aucune réunion à haut niveau n’est prévue entre responsables iraniens et américains ». Le ton sera donné par le discours du président iranien ce mardi après-midi à la tribune des Nations unies, estime le Guardian, qui n’exclut pas « que Raïssi puisse, après cet accord pointer la faiblesse des Etats-Unis ».

Meurtre d’un leader sikh : la crise diplomatique enfle entre le Canada et l’Inde

 « Une véritable escalade des tensions » commente l’Indian Express après l’expulsion hier d’un diplomate indien de haut rang du Canada, l’Inde à son tour a décidé d’expulser un diplomate canadien tout en « rejetant les accusations du 1er ministre Trudeau selon lesquelles l’Inde serait impliquée dans l’assassinat en juin dernier d’un leader sikh au Canada ». Des accusations que New Dehli jugent complètement « absurdes »  qui cherchent juste, dénonce-t-elle, « à détourner l’attention de la question des terroristes et extrémistes sikh qui ont trouvé refuge au Canada et qui prônent la création au Pendjab d’un état séparatiste, le Khalistan, menaçant la sécurité de l’Inde », rapporte encore le quotidien indien. Les accusations du Premier ministre canadien « sont explosives et risquent d’envenimer les relations entre les deux pays », commente le New York Times, alors que le Canada « compte près d’un million et demi de citoyens d’origine indienne dont la moitié sont sikhs et qui craignent désormais pour leur sécurité personnelle ». « La victime Hardeep Singh Nijjar abattue en juin dernier en Colombie britannique avait reçu des menaces de mort », rapporte de son côté le Devoir alors que l’Inde « l’avait placé dès 2020 sur la liste terroriste », note encore le quotidien canadien.

Des relations déjà extrêmement tendues 

Suite à cet assassinat, le coup de froid avec New Delhi s’est aggravé durant le G20 indien la semaine passée « où Modi n’a tenue aucune réunion bilatérale avec Trudeau », note le Devoir qui souligne que de son côté le Canada a annulé cette semaine « une mission commerciale prévue de longue date à Bombay et interrompu les négociations commerciales ». Les autorités canadiennes exigent de l’Inde « sa coopération dans l’enquête sur la mort de Nijjar », souligne le New York Times, et elles entendent bien « discuter des actions de l’Inde » avec leurs alliés notamment américains pendant l’actuelle Assemblée générale des Nations unies.

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