Impact des écrans sur le développement de l’enfant : une étude française relance le débat
L’analyse d’une vaste cohorte d’enfants suggère que le contexte d’utilisation et l’environnement familial joueraient un rôle plus important que le temps passé devant un écran. Un résultat à prendre avec précaution, selon plusieurs spécialistes.
Dans quelle mesure les jeunes enfants exposés aux écrans voient-ils leur développement altéré ? En publiant une nouvelle étude dans The Journal of Child Psychology and Psychiatry, le 29 août, une équipe française relance ce brûlant débat.
L’étude, en effet, conduit ses auteurs à relativiser l’impact négatif des durées d’exposition à la télévision, aux ordinateurs, aux consoles de jeux, aux tablettes et aux smartphones sur le cerveau des enfants de 2 ans, de 3 ans et demi ou de 5 ans et demi. Ils qualifient même de « modeste » l’effet délétère de ces écrans, une fois pris en compte l’environnement familial et les modes de vie de l’enfant. Ces résultats à peine publiés, toutefois, leur interprétation divise les experts, certains alertant sur les dangers qu’il y aurait à minimiser les méfaits des écrans, loin d’être anodins.
« Le contexte d’utilisation des écrans jouerait un rôle important, sans doute plus que le seul temps passé devant les écrans », résume Jonathan Bernard, du Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (Institut national de la santé et de la recherche médicale [Inserm], Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, universités Paris Cité et Sorbonne-Paris-Nord), qui a dirigé cette étude.
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