“Hitler n’a pas tué les Juifs en raison de leur religion mais pour leur rôle social”, affirme le président palestinien
Selon Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, Adolf Hitler n’a pas ordonné le massacre des Juifs en raison de son hostilité à l’égard de leur religion mais plutôt pour leur “rôle social” de créanciers.
Le discours du président palestinien, tenu à Ramallah ce 3 septembre, était retransmis sur la chaîne de l’Institut de recherche des médias du Moyen-Orient, Memri TV, initiative israélo-américaine. “Ils disent qu’Hitler a tué les Juifs en raison de leur religion et que l’Europe haïssait les Juifs en raison de leur religion. Ce n’est pas vrai. Il a été clairement démontré que (les Européens) ont combattu les Juifs en raison de leur rôle social et non de leur religion”, précise Mahmoud Abbas. “De nombreux auteurs se sont épanchés sur le sujet. Même Karl Marx l’a démenti, que l’hostilité n’était pas dirigée contre le judaïsme en tant que religion, mais contre le judaïsme pour son rôle social, son lien avec l’argent et la pratique du prêt à usure”, complète-t-il. Il fait ensuite référence à la genèse de l’idéologie antisémite d’Hitler qui, frustré par la défaite allemande en 14-18, avait accusé les Juifs de “sabotage”.
“Les Juifs ashkénazes ne sont pas des Sémites”
Selon le président palestinien, « les Juifs européens (ashkénazes) ne sont pas des Sémites”: “Ils n’ont rien à voir avec le sémitisme”. Mahmoud Abbas prétend qu’ils ne descendent pas des anciens Israélites mais en réalité du Royaume des Khazars, un peuple d’origine turque établi entre le VIIe et le Xᵉ siècle entre la mer Noire et la mer Caspienne et qui se serait majoritairement converti au judaïsme à la chute de cet empire, au XIe siècle, avant de migrer vers la Russie et l’Europe pour devenir les ancêtres des Juifs ashkénazes. Il les oppose donc aux Juifs orientaux, dits séfarades, “vraies Sémites”, originaires de la péninsule arabique, puis d’Andalousie.
“Qui a inventé Israël? La Grande-Bretagne et les États-Unis”
“Qui a inventé l’État (juif)? C’est la Grande-Bretagne et l’Amérique, pas seulement la Grande-Bretagne”, poursuit-il, en faisait référence à la Déclaration Balfour, secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, en 1917, l’une des premières étapes dans la création d’Israël. “Je dis cela pour que nous sachions qui nous devons considérer comme notre ennemi, qui nous a fait du mal et nous a enlevé notre patrie pour la donner aux Israéliens ou aux Juifs”, conclut Mahmoud Abbas. Il accuse également les fondateurs de l’État israélien, dont le premier Premier ministre de son histoire, David Ben Gourion, d’avoir oeuvré, auprès des autorités irakiennes, égyptiennes, marocaines, etc., au rapatriement des Juifs ashkénazes (exilés ailleurs) au pays pour supplanter la présence arabe et musulmane en Palestine.
Réactions
L’ambassadeur israélien auprès des Nations unies, Gilad Erdan, s’en est immédiatement pris à Mahmoud Abbas: “Voici le vrai visage du leader palestinien”, a-t-il écrit sur X/Twitter. “Abbas blâme les Juifs pour la Shoah et pour tous les problèmes du Moyen-Orient”, dénonce-t-il. Le compte officiel du ministère israélien des Affaires étrangères a également fustigé le discours palestinien et la réputation de “négationniste de l’Holocauste” du président de l’Autorité palestinienne. En France, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a condamné “avec la plus grande fermeté” des “propos intolérables”. Les écologistes d’EELV ont pareillement condamné “sans détour”, tout comme l’ambassade d’Israël en France.