Pour la réouverture de l’Ucad : Le Saes veut une Université morte le jeudi
En plus du boycott des enseignements en ligne, le Saes va organiser un rassemblement et une marche nationale à Dakar. Les enseignants du supérieur veulent ainsi pousser les autorités à reprendre les cours en présentiel au niveau de l’Ucad.
Par Dieynaba KANE – Le Syndicat autonome pour l’enseignement supérieur (Saes) ne compte pas reculer dans sa lutte pour exiger la reprise des cours en présentiel à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Le Bureau national du syndicat a décidé d’organiser «un rassemblement et une marche nationale au sein du campus de l’Ucad ce jeudi 30 novembre à partir de 10h, pour exiger la réouverture immédiate et la sécurisation des universités pour le déroulement des enseignements en présentiel conformément aux maquettes pédagogiques». David Célestin Faye et ses camarades, dans un communiqué, exigent aussi «le respect du protocole d’accord Saes-gouvernement du 6 janvier 2023». Dans le même document, le Saes rappelle que «le mot d’ordre de la Conférence nationale des sections pour l’arrêt des enseignements en ligne pour exiger la réouverture reste en vigueur».
Pour la réussite de la mobilisation prévue à l’Ucad, le Bn du Saes demande «à chaque coordonnateur de mobiliser les militants de leurs campus respectifs et de faciliter leur déplacement sur Dakar». Il demande aussi «à tous les militants qui en possèdent de porter les toges, pour ceux qui n’en possèdent pas de porter la tenue du Saes».
Lors de l’examen du budget de son département, le ministre de l’Enseignement supérieur a été interpellé sur la reprise des cours en présentiel à l’Ucad. Pr Moussa Baldé avait fait savoir que «compte tenu de l’ampleur des dégâts, la reprise des cours en présentiel était impossible à cet instant». Rappelant que le Conseil académique a décidé la reprise des cours à distance, Pr Baldé soutient que «l’enseignement à distance ne doit plus être conjoncturel dans notre système d’enseignement supérieur, il doit plutôt être structurel aux fins de préparer nos universités à toutes sortes d’éventualités».
Face aux députés, le ministre de l’Enseignement supérieur avait aussi déclaré que «l’objectif est certes de reprendre le plus tôt possible les enseignements en présentiel, mais il faudra s’assurer de toutes les garanties de sécurité». Pour que, explique-t-il, «à l’avenir, ces évènements malheureux ne se reproduisent plus au sein de nos universités, notamment à l’Ucad qui devient un milieu de plus en plus bouillonnant». En outre, il a soutenu qu’il «faut repenser profondément l’Ucad qui s’apparente, à certains égards, à une bombe à retardement au cœur de Dakar».
Les cours en présentiel ont été suspendus à l’Ucad depuis le mois de juin à cause du saccage de plusieurs infrastructures. Selon le ministre de l’Enseignement supérieur, le budget de reconstruction est estimé à 10 milliards F Cfa.
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