Coupe du Monde de rugby: une énorme ferveur autour du XV de France
Alors que la compétition démarre ce vendredi 8 septembre en France, avec un choc face à la Nouvelle-Zélande, la ferveur populaire est de plus en plus importante autour du XV tricolore qui espère décrocher enfin le titre mondial qui manque à son palmarès.
Par : Cédric de Oliveira RFI
La première fois que la France a organisé la Coupe du Monde, c’était en 2007. Nicolas Sarkozy était président de la République et Bernard Laporte, sélectionneur. Candidat à la victoire finale, le XV tricolore s’était arrêté en demi-finales.
Cette fois, les supporters français, enthousiasmés par la réussite actuelle de leurs protégés, croient dur comme fer à une victoire en finale le 28 octobre prochain. Beaucoup sont enthousiastes, voire euphoriques. Dimitri et ses amis seront au Stade de France pour le choc face à la Nouvelle-Zélande ce vendredi, « un rendez-vous immanquable » pour le trentenaire.
« J’attends ça depuis quatre ans, depuis la fin de la Coupe du Monde au Japon. C’est un moment important que je n’aurais raté pour rien au monde. Je ne vois pas comment on ne peut pas être champions du monde ». Juste à côté de lui, Jérémy en rajoute sur la ferveur : « C’est un peu comme lors d’une Coupe du Monde de foot. Il se passe quelque chose. Je ne suis pas très rugby, mais là, j’ai envie de m’y mettre ». Même sentiment chez Maximilien, le troisième larron de la bande : « J’ai eu la chance d’avoir un billet grâce à des amis. On va profiter, comme pour les Jeux Olympiques, comme pour Roland-Garros. Moi, j’aime le sport, surtout lors des grands rendez-vous ! »
Des Bleus soutenus tout l’été
Et l’engouement ne devrait que croître si les Bleus progressent dans la compétition dont ils sont favoris. Depuis le début de leur préparation, le 2 juillet dernier, ils ont pu constater l’extraordinaire engouement autour d’eux. De Monaco à Capbreton dans les Landes, où l’encadrement tricolore a pu organiser des entraînements en public. Mais aussi lors des trois matches de préparation dans l’Hexagone, face à l’Écosse (Saint-Etienne), aux Fidji (Nantes) et à l’Australie (Stade de France), le 27 août dernier, en guise de répétition générale face aux All Blacks.
Bref, c’était la fête tout l’été autour du XV de France et le talonneur Julien Marchand a pu s’en rendre compte : « On en a conscience, on a pu le voir tous les jours. On a confiance en tous ces supporters qui sont là depuis le début et qui sont vraiment derrière nous. On a pu voir aussi contre l’Australie qu’il y avait vraiment beaucoup d’émotions, surtout quand la Marseillaise a résonné a cappella, ça nous a donné de la force pendant le match ». Son coéquipier, le puissant troisième ligne Grégory Aldritt ajoute : « On sent cette ferveur autour de nous. Ça fait deux mois qu’on nous donne énormément. On va avoir un stade bouillant (face à la Nouvelle-Zélande) et on va se servir de ça ».
Un XV de France performant et emballant
Si le public français est aussi enthousiaste, c’est parce que le XV tricolore renvoie une image positive depuis plusieurs années. Après une période de mauvais résultats, le rugby français a entamé sa reconstruction lors de la dernière Coupe du Monde au Japon il y a quatre ans. Éliminés en quarts de finale par le Pays de Galles (20-19), les Bleus, portés par une génération exceptionnelle, ont battu toutes les nations majeures et ont remporté la plus grande compétition en Europe, le Tournoi des Six Nations en 2022, s’offrant même le Grand Chelem (cinq victoires en cinq matches).
Depuis quatre ans, tout semble facile pour ce XV de France. Et pour Daniel Herrero, ancien rugbyman et entraîneur, le public peut aussi facilement s’identifier aux Bleus. « La performance a généré de la sympathie, mais ce qui génère de l’engouement, c’est la beauté des valeurs morales. Cette équipe de France, elle est belle d’attitude, elle est belle moralement», s’enflamme celui qui est désormais écrivain. « Elle n’a pas le melon, elle ne surjoue pas sa qualité athlétique, n’est jamais irrespectueuse avec l’adversaire. Ils sont beaux les Français, ils sont empanachés ! », précise-t-il avec chauvinisme.
Attention tout de même à l’excès de confiance pour les Bleus et leurs supporters. En 2007, malgré le soutien du public, ils avaient raté leur entrée en lice face à l’Argentine au Stade de France, avant de s’arrêter en demi-finales et voir l’Afrique du Sud remporter la Coupe du Monde.