Athlétisme: après la moisson d’or, Richardson et Lyles enchaînent à Zurich

Rois du sprint aux Mondiaux de Budapest conclus dimanche, les Américains Sha’Carri Richardson et Noah Lyles ont tenu leur rang dans la foulée au meeting de Ligue de diamant de Zurich (Suisse) jeudi soir.

Sous les yeux de Roger Federer, la première, nouveau visage gagnant de l’athlé mondial, a dominé le 100 m en 10 sec 88 (vent: -0,2 m/s), une dizaine de jours après être devenue championne du monde de la course reine. Le second, auteur d’un triplé 100 m-200 m-4×100 m plus réalisé depuis Usain Bolt dans la capitale hongroise, a lui remporté le 200 m, sa course fétiche, en 19 sec 80 (vent: -0,5 m/s).

S’ils n’ont pas rendu fou le chrono dans la fraîcheur suisse, tant Richardson que Lyles ont su enchaîner et éviter la décompression après leur triomphe dans le rendez-vous phare de l’été 2023.

Coup de fouet tant pour le sprint américain que pour l’athlé mondial, la Texane de 23 ans a devancé deux Jamaïcaines, Natasha Morrison et Elaine Thompson-Herah, la double championne olympique en titre des 100 m et 200 m, qui traverse une mauvaise saison, chrométrées en 11 sec 00 et départagées au millième.

« Je suis vraiment contente d’être capable de finir la saison avec des chronos aussi rapides, apprécie Richardson, qui s’est fait longuement attendre en zone mixte. J’ai fait une bonne course aujourd’hui (jeudi), je me suis sentie très bien physiquement, même s’il y a toujours une marge de progression. »

Duplantis bute encore sur 6,23 m

L'Américain Noah Lyles remporte le 200 m de l'étape Ligue de Diamant de Zurich, le 31 août 2023

L’Américain Noah Lyles remporte le 200 m de l’étape Ligue de Diamant de Zurich, le 31 août 2023

AFP

Fabrice COFFRINI

« Je suis très heureuse de la manière dont la saison se déroule, encore après les Mondiaux », souligne celle qui a également partagé l’or mondial du 4×100 m féminin à Budapest.

Il s’agit de sa onzième victoire sur 100 m en treize courus (séries comprises) en 2023.

Lyles, désormais sextuple champion du monde à 26 ans, a lui été plus rapide que son jeune compatriote Erriyon Knighton (19.87), comme dans la capitale hongroise, et que le Britannique Zharnel Hughes (19.94).

Comme le duo américain, la Jamaïcaine Shericka Jackson, qui vient de conserver l’or mondial du 200 m, a fait respecter son statut sur le demi-tour de piste, victorieuse en 21 sec 82.

« Mondo » Duplantis aussi, au saut à la perche, même si le phénomène suédois, tout frais double champion du monde, a une nouvelle fois échoué à porter le record du monde à 6,23 m.

C’est la troisième fois, après Stockholm début juillet et la finale mondiale samedi, qu’il s’attaque en vain à 6,23 m, un centimètre plus haut que son dernier record du monde en date, établi en février.

Duplantis a néanmoins été le seul à franchir six mètres, dès son premier essai. Il s’impose devant deux Américains qui ne s’étaient pas qualifiés pour les Mondiaux-2023, Sam Kendricks (5,95 m) et KC Lightfoot (5,85 m).

Warholm à court de jus

Le perchiste suédois Armand Duplantis lors de l'étape Ligue de Diamant de Zurich, le 31 août 2023

Le perchiste suédois Armand Duplantis lors de l’étape Ligue de Diamant de Zurich, le 31 août 2023

AFP

Fabrice COFFRINI

Récent cinquième de la finale mondiale avec un record personnel porté à 5,90 m, Thibaut Collet a confirmé, quatrième avec 5,85 m passés à sa deuxième tentative. Il s’est ensuite mesuré sans succès à 5,95 m.

La fatigue s’est fait sentir plus forte pour Karsten Warholm. Devenu le premier triple champion du monde du 400 m haies de l’histoire il y a une semaine (2017, 2019 et 2023), le Norvégien à l’énergie débordante s’est trouvé à court de jus, au point d’être battu pour la première fois depuis cinq ans en Ligue de diamant dans sa course fétiche.

C’était fin août 2018, déjà à Zurich, et déjà par le coureur des Iles vierges britanniques Kyron McMaster, son dauphin à Budapest et cette fois vainqueur pour trois centièmes, en 47 sec 27 contre 47 sec 30 pour Warholm.

Toutes compétitions confondues, c’est la première défaite (hors séries) du champion olympique en titre et détenteur du record du monde depuis plus d’un an (finale mondiale 2022, 7e).

« Comme compétiteur, je n’aime pas perdre, mais c’était difficile après avoir rempli mon objectif de redevenir champion du monde, avoir bu du champagne et tout ça », sourit Warholm, « pas dans (sa) meilleure forme ».

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