Sédhiou – mécanismes de gestion des plaintes pour prévenir les conflits entre agriculteurs et éleveurs
Le Comité régional de développement (CRD) de Sédhiou a procédé hier, jeudi 17 août 2023, à la présentation des mécanismes de gestion des plaintes en réponse aux nombreuses récriminations qui creusent le fossé entre agriculteurs et éleveurs de la région. Des Comités de médiation sont installés pour la prise en charge précoce des cas de conflit. Mais les points de vue assez divergents entre les parties prenantes alourdissent les défis qui attendent ces instances de médiation.
Ce Comité régional de développement (CRD) a présenté, hier jeudi, les mécanismes de gestion des plaintes qui se veulent une procédure de saisine des instances locales par les parties prenantes, par anticipation à d’éventuels conflits qui pourraient s’ouvrir entre acteurs du monde rural. «Nous sommes venus présenter ce programme aux parties prenantes de la région de Sédhiou. Il s’agit de se conformer à la législation nationale mais aussi au cadre environnemental et social de la Banque mondiale. C’est un outil qui va permettre déjà de standardiser les pratiques en termes de traitement des doléances, des requêtes ; mais aussi c’est un outil de prévention», a déclaré Abdoulaye Sow, expert en sauvegarde sociale au niveau du Programme de compétitivité de l’agriculture et de l’élevage au ministère de l’Elevage et des Productions animales.
Au cours des débats, les agriculteurs ont porté des griefs contre les éleveurs qui, selon eux, laissent trainer leurs bêtes dans leurs zones de culture. Mamadou Traoré, le président de la Coopérative agricole de Sédhiou déclare qu’«un éleveur doit pouvoir garder son bétail. Mais malheureusement, ici, dans notre région, les éleveurs laissent leurs animaux trainer dans nos zones de cultures. Ce sont surtout les bœufs, les ânes et les porcs qui dévastent nos champs. Les femmes, dans les zones de riziculture, sont les plus vulnérables, hélas» se désole-t-il.
Pour sa part, Oumar Fofana, le président de la Coopérative des éleveurs du département de Goudomp, soutient que «ce sont les agriculteurs qui ne laissent aucun parcours pour le bétail. Nos anciens avaient l’habitude de laisser des parcours pour le bétail car, si les cultures doivent sortir des terres, les animaux doivent aussi disposer d’une aire de pâturage. Mais, généralement, les agriculteurs prennent tout et nous abandonnent à notre sort, associé aux animaux que nous gardons».
L’expert en sauvegarde sociale au niveau du Programme de compétitivité de l’agriculture et de l’élevage au ministère de l’Elevage et des Productions animales a indiqué les procédures à suivre : «il y a des Comités de médiation qui ont été installés, il y a aussi des chargés de réception des plaintes. Ce sont des personnes relais, des organisations d’éleveurs, d’agriculteurs et des services qui sont là et soumettent les cas au Comité de médiation», ajoute Abdoulaye Sow.
Enfin, l’adjoint au gouverneur de Sédhiou chargé du Développement, Oumar Ngalla Ndiaye, a formulé des recommandations allant dans le sens du respect des procédures, pour éviter tout malentendu entre les parties prenantes.
Moussa DRAME
SUDQUOTIDIEN