[Portrait] Rama Ata Gaye : Promotrice de ScenAfrik et architecte de « The Return »

Rama Ata Gaye, promotrice de ScenAfrik et présidente du programme « The Return », incarne une figure engagée et multidimensionnelle. Son parcours qu’elle qualifie de tumultueux, marqué par son expertise en événementiel, ses expériences journalistiques et sa passion pour la psychologie émotionnelle, l’a conduite à mener un combat singulier pour le masculinisme dans un contexte où le féminisme prend de l’ampleur. À travers son association ScenAfrik, elle s’investit pleinement pour promouvoir le développement de l’Afrique et mettre en valeur la culture noire. De plus, son projet d’orphelinat, baptisé « ScenAfrik House Orphelinat », démontre sa volonté de créer un foyer accueillant pour les enfants. Alors que l’événement « The Return » approche, du 21 au 23 juillet, Rama Ata Gaye prépare une série d’activités visant à célébrer l’Afrique, réunir les afrodescendants et honorer l’élite noire.
 Le parcours de Rama Ata Gaye est une odyssée riche en expériences diverses. Après avoir suivi une formation classique et des cours de psychologie émotionnelle, elle a travaillé pour le prestigieux média Paris Match et a exercé en tant que coach pour des personnalités publiques. Cependant, elle a choisi de se consacrer à la vie associative, avec le développement d’un programme de psychologie émotionnelle de leadership, basé sur la culture noire, la psychologie émotionnelle et le Coran, intitulé « Vent émotionnel ». 
Initialement destiné aux personnalités, ce programme s’est ensuite tourné vers les personnes malades, offrant guérison et équilibre grâce à une approche holistique. Rama Ata Gaye affirme avec conviction : « Nous avons pu guérir des malades à travers ce programme sans médicament. Parce que tout se passe dans la tête et en réussissant à mettre le « je » et le « moi » en équilibre, nous réussissons à accomplir des choses assez extraordinaires. » 

« Je ne suis pas féministe, je suis contre » Dans une époque où le féminisme connaît un essor fulgurant, Rama Ata Gaye s’est élevée en faveur du masculinisme. Convaincue que l’homme noir a été émasculé et perturbé depuis l’esclavage, elle estime qu’il est temps de rétablir l’équilibre entre les sexes. « On s’est dit que la femme noire a été mise sur un piédestal depuis la charte du Mandé. Malheureusement, l’homme noir a été émasculé et perturbé depuis l’esclavage et personne n’a rien fait. (…) Il faut qu’on les mette là où ils devaient être », observe-t-elle. Rama Ata Gaye considère que le féminisme n’est pas un problème africain et rejette l’idée d’importer cette lutte dans son pays. « Je ne suis pas féministe, je suis contre, martèle-t-elle. Depuis la nuit des temps, la femme noire est considérée comme une reine et l’homme noir est un guerrier, un roi. On l’a tellement poussé plus bas que terre qu’il s’est dit que c’est sa place. » Rama Ata Gaye remet également en question la lutte contre le patriarcat au Sénégal en évoquant ses origines : « Moi, je suis lébou, c’est une société matriarcale. On n’a pas ce problème en Afrique, pourquoi l’importer ? ». 
Elle va jusqu’à affirmer que le féminisme ne fonctionne pas, sans se considérer pour autant comme une anti-féministe : « Je ne suis pas anti-féministe, mais on dit que ça ne fonctionne pas et elles savent que ça ne fonctionne pas. » 

ScenAfrik : Une Association Engagée ScenAfrik, l’association créée par Rama Ata Gaye en 2017, incarne sa vision d’élever les acteurs du développement sur la scène africaine. Avec sa devise « Pro active, Pro positive, Pro créatif, Pro alternative », ScenAfrik vise à fasciner l’Africain de demain, le nouvel homme noir, le SCENAFRIKAIN. L’association œuvre dans divers secteurs d’activité et jouit du soutien du gouvernement sénégalais ainsi que de nombreux partenaires et ambassadeurs internationaux. ScenAfrik a également développé son propre label comprenant des bijoux, des sacs et la marque de vêtements BLUE-BUE. Son espace créatif, le premier site de présentation et de concept store, se trouve au Grand Théâtre, à Dakar. ScenAfrik a créé une organisation affiliée, « ScenAfrik Solidarité », composée de jeunes engagés dans des actions humanitaires. 

ScenAfrik House Orphelinat : Un Projet social d’avenir Animée par son désir de faire une différence et son instinct maternel, elle a lancé le projet ScenAfrik House Orphelinat. Au-delà d’une simple maison d’accueil, il s’agit d’un foyer pour sept bébés heureux. Prévu pour ouvrir une nouvelle structure l’année prochaine, cet orphelinat témoigne de l’engagement de Rama Ata Gaye envers les générations futures et de son désir de leur offrir un avenir meilleur. « C’est un orphelinat moderne, il n’y a pas réellement d’adoption. C’est leur maison, ils vivent là-bas, certes, ils sortent pour aller à la maternelle et pour aller voir leurs parrains », explique-t-elle. L’autre particularité de ce foyer est qu’en dehors des dons des parrains, dont l’un est Karim Wade, il fonctionne grâce aux revenus générés par les activités de ScenAfrik. 

« The Return » : Un Événement Historique « The Return », l’événement phare organisé par Rama Ata Gaye, revêt une importance capitale pour elle. Il met l’accent sur le retour aux racines, à l’histoire et à l’identité noire, tout en célébrant l’excellence africaine. Elle explique : « Pour moi, The Return répond à une demande qui dit que le 21e siècle est celui de l’Afrique. » Cet événement vise à promouvoir le développement de l’Afrique et à permettre aux nouvelles générations de trouver des exemples de réussite dans leur propre héritage africain. The Return rassemblera la diaspora africaine ainsi que des personnes issues de l’esclavage, telles que les Caribéens et les Afro-Américains. L’un des symboles les plus marquants de « The Return » est la visite de l’île de Gorée et de la Maison des Esclaves. La prière offerte sur les murs de cette maison, où les esclaves étaient retenus avant leur départ forcé vers les Amériques, représente un acte de commémoration et de guérison. La fermeture symbolique de la « porte du non-retour » symbolise la volonté de mettre fin aux souffrances et à l’oppression subies par le peuple noir au fil des siècles. C’est un geste fort qui vise à panser les blessures et à reconstruire une identité collective. 

Un programme riche et à forte portée symbolique « The Return » est marqué par une série d’activités variées et significatives. Le premier jour (le 21 juillet), une visite à l’île de Gorée est prévue, où les participants prendront la chaloupe pour accompagner les afro-descendants autour de la Maison des Esclaves. Une prière sera offerte sur les murs de la maison en hommage à ceux qui ont préféré sauter dans la mer et à leurs ancêtres qui ont enduré des tortures. Elle ajoute : « Ils prient pour ceux qui ont préféré sauter dans la mer, ils prient aussi pour leurs ancêtres qui sont arrivés et qui ont été torturés ». Par la suite, ils procéderont à la fermeture symbolique de la « porte du non-retour » qui représente un acte de guérison psychologique pour le peuple noir. « Cette porte du non-retour fermée symbolise le pansement psychologique du peuple noir. C’est pour dire stop à la fatalité, à la misère, à la pauvreté, aux douleurs que l’on a eues depuis toutes ces années », dit-elle. Le 22 juillet, une caravane touristique se déroulera, passant par des sites importants tels que le musée des civilisations noires, la place du souvenir africain et le monument de la Renaissance. Une série de discussions et de présentations auront lieu, dont un talk sur le leadership africain et les contributions de l’Afrique à l’astronomie. En outre, le journaliste français Harry Roselmack présentera son livre intitulé « Il n’est pas trop tard pour naître ». Enfin, le troisième jour de l’événement sera marqué par l’ouverture de la « porte du non-retour » à Ngor, suivie d’une soirée de clôture au Grand Théâtre où l’élite noire sera récompensée. 

Prix et Invités de Marque « The Return » sera également l’occasion de décerner trois catégories de prix. Le « Dambe Award », le plus prestigieux, récompensera plusieurs personnalités, dont le président de la République Macky Sall et les anciens présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, en tant qu’hommes d’État. Le prix « SWIFT DRIVER » mettra à l’honneur le professionnalisme et le leadership des autorités africaines, tandis que le prix de la réconciliation (KAWRAL AWARDS) soulignera l’importance de la solidarité et du respect de la diversité socioculturelle. Parmi les invités de marque présents à cet événement, on retrouvera Harry Roselmack, Fabienne Diouf, Sal Dali, Dr Massamba Gueye, et bien d’autres. « The Return » se déroulera du 21 au 23 juillet, et chacune de ses composantes, de la visite historique à Gorée à la soirée de remise des prix au Grand Théâtre, contribuera à la célébration de l’élite noire et à la construction d’un avenir prometteur pour l’Afrique. 

Source – léral

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