Mort de Nahel: le policier responsable du tir mortel maintenu en détention provisoire

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles a pris sa décision : conformément aux réquisitions du parquet, Florian M., le policier qui a tiré sur Nahel à Nanterre lors d’un contrôle routier, sera maintenu en détention provisoire, comme l’a indiqué à l’AFP une source proche du dossier. 

Le procureur de Nanterre avait réclamé la détention  « au regard des faits et de la nécessité de préserver les investigations ». Incarcéré à la prison de la Santé à Paris, où il le restera, Florian M. est apparu en visioconférence lors de l’audience, à la suite d’une demande de remise en liberté émise par son avocat, Me Laurent-Franck Liénard. « Pour lui », son maintien en prison est « totalement désespérant », a réagi l’avocat au micro de BFMTV.

Dans cette affaire, sa mise en examen pour homicide volontaire était déjà exceptionnelle : le motard de Nanterre n’est que le 2ème fonctionnaire à être poursuivi pour ces faits.

La version des faits selon Florian M. 

Florian M. a partagé son récit et sa version des faits. Le brigadier de 38 ans a souligné d’emblée que ce jour-là, il en est à son 9ème jour de travail consécutif. Tout commence quand, avec son coéquipier, ils remarquent « une Mercedes dont le moteur vrombissait et qui circulait dans la voie de bus ». Les deux policiers prennent alors la voiture en chasse; tentent une première fois de l’arrêter, en vain.

Dans ses notes, le parquet précise que d’après la vidéo de surveillance, au cours de son périple, la voiture de location  a « failli percuter un cycliste » et contraint un piéton à se mettre à l’abri. Les deux motards ont fini par retrouver la voiture, bloquée dans la circulation, à proximité de la place Nelson-Mandela. Florian M. et son coéquipier se sont approchés, armes à la main. La suite de la scène a été filmée. 

Pourquoi alors a-t-il tiré? Le brigadier affirme s’être senti acculé et avoir craint que la voiture, en redémarrant, n’entraîne son collègue. Mais « il n’a pas voulu viser le haut du corps », précise-t-il. Selon l’autopsie, la balle a traversé le pare-brise avant de se loger dans le thorax de Nahel.

Devant l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), Florian M. a nié avoir prononcé la phrase « tu vas prendre une balle dans la tête », selon un compte rendu de ses déclarations en garde à vue cité par Le Parisien. Le policier a assuré avoir hurlé à Nahel de couper le contact et frappé à plusieurs reprises le pare-brise de la voiture « afin d’attirer l’attention du conducteur ».

De manière générale, la détention provisoire est requise pour éviter que les acteurs d’un dossier ne communiquent entre eux ou subissent des pressions. L’autre critère souvent cité est le risque de trouble à l’ordre public. Sans doute l’une des motivations de la cour d’appel de Versailles, alors que la France vient de vivre plusieurs jours de violences urbaines. 

(Et avec AFP)

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