Mexique: des fosses clandestines découvertes par un collectif de mères de disparus
Plusieurs cadavres ont été découverts à l’intérieur de fosses clandestines dans l’État mexicain de Jalisco localisées par un collectif de mères de personnes disparues, a annoncé l’une d’elles à l’AFP.
« Jusqu’à présent, une vingtaine (de corps) ont été découverts », a déclaré mardi à l’AFP Índira Navarro, coordinatrice de l’organisation Madres Buscadoras (mères chercheuses, en français) dans l’État de Jalisco. Sollicitées par l’AFP, les autorités n’ont pas fait de commentaire dans l’immédiat.
Le cimetière clandestin est situé dans une banlieue de Guadalajara, deuxième ville du pays et capitale de l’Etat de Jalisco. Il recouvre environ un hectare, a ajouté Mme Navarro. La découverte du site est intervenue après un appel anonyme qu’elle a reçu mardi matin.
« J’ai reçu un appel anonyme dans lequel on m’a indiqué les coordonnées d’un lieu en rapportant qu’il abritait plus de 50 corps », a-t-elle poursuivi. En arrivant, « nous avons immédiatement trouvé des indices ».
L’État de Jalisco est celui qui compte le plus de personnes portées disparues au Mexique, avec près de 15 000 sur un total de 111 203 enregistrées depuis 1962 dans tout le pays, selon les chiffres officiels. Selon des experts des questions de sécurité, le phénomène des disparitions est principalement lié aux guerres entre narcotrafiquants mais toutes les victimes ne sont pas impliquées dans des délits.
Mères enquêtrices
Faute de résultats dans les enquêtes officielles, les familles de disparus mènent leurs propres recherches et découvrent souvent des fosses communes. Dans cette banlieue de Guadalajara, nommée Tlajomulco de Zúñiga, des tombes similaires ont déjà été trouvées. Le 14 juin, un groupe de mères de disparus a fait état de la découverte de 27 sacs avec des restes humains.
Fin mai, les corps de huit employés d’un centre d’appels de l’État de Jalisco ont été retrouvés quelques jours après leur disparition parmi une cinquantaine de sacs découverts par la police scientifique et des secouristes dans un ravin de Zapopan, autre banlieue de Guadalajara. Selon le gouvernement fédéral, d’après les premiers éléments de l’enquête, le centre d’appels était impliqué dans des fraudes immobilières et des extorsions de fonds par téléphone.
Les premières disparitions au Mexique remontent aux années 1960 et 1980. Mais les cas sont montés en flèche après la militarisation de la guerre contre la drogue en 2006. Depuis cette date, plus de 350 000 homicides ont été dénombrés, la plupart attribués par les autorités aux guerres intestines entre narcotrafiquants.