Un nouvel indice permet aux pays de mieux mesurer leur potentiel économique (CNUCED)
La CNUCED publie aujourd’hui une nouvelle version de son indice des capacités productives (ICP) afin d’aider les pays à établir des diagnostics et des mesures plus précis de leur performance économique.
L’indice mesure la capacité des pays à produire des biens et à fournir des services, ce qui est essentiel pour le commerce international et les chaînes de valeur de la production mondiale. En retour, cela permet d’élaborer des politiques plus efficaces et de les mettre en œuvre.
Le PCI dispose de son propre portail en ligne avec des publications, des manuels, des ressources et des outils. Il cartographie les capacités de production de 194 économies et fournit une meilleure mesure du développement que d’autres indicateurs plus classiques tels que le produit intérieur brut (PIB). Il est multidimensionnel et mesure les intrants et le potentiel économique plutôt que les résultats.
Pour les gouvernements, l’ICP est un outil puissant et pratique qui permet de suivre les progrès réalisés au fil du temps et d’élaborer des politiques éclairées afin de combler les écarts de développement. Il peut aider les pays à répondre à l’appel du Secrétaire Général des Nations Unies, António Guterres, à aller au-delà du PIB et à mesurer les choses qui comptent vraiment pour les personnes et leurs communautés.
La Secrétaire générale de la CNUCED, Rebeca Grynspan, a déclaré qu’« aucune nation ne s’est jamais développée sans se doter des capacités productives nécessaires, lesquelles sont essentielles pour permettre aux pays d’atteindre une croissance économique soutenue accompagnée d’une accélération de la réduction de la pauvreté, de diversification économique et de création d’emplois ».
La CNUCED définit les capacités de production comme « les ressources productives, les capacités entrepreneuriales et les liens de production qui, ensemble, déterminent la capacité d’un pays à produire des biens et des services et lui permettent de croître et de se développer ».
Classement des pays
L’ICP montre que les économies développées ont des scores de capacité de production plus élevés, avec des économies telles que le Danemark, l’Australie et les États-Unis en tête du peloton avec un score moyen de 70 sur 100 de l’indice composite.
Parmi les régions en développement, l’Asie et l’Amérique latine obtiennent globalement de meilleurs résultats que l’Afrique.
Certaines économies comme le Chili, la Chine et le Qatar se rapprochent progressivement des performances des pays développés avec un score moyen de 61. À l’autre extrême, on trouve des économies africaines telles que le Tchad, le Malawi et le Niger, qui enregistrent chacune un score ICP global inférieur à 20.
Des pays comme le Rwanda, le Sénégal et le Togo ont amélioré leur score PCI entre 2018 et 2022, mais cette performance améliorée n’a pas modifié de manière substantielle leur classement global.
En Amérique latine et dans les Caraïbes, la Barbade, la République dominicaine et le Panama ont réalisé des progrès notables dans le développement de leurs capacités de production au cours de la même période. De même, les économies asiatiques telles que le Bangladesh, l’Arabie Saoudite et le Timor-Leste ont enregistré des gains de performance notables de l’indice composite.
En revanche, plusieurs pays en développement de diverses régions ont régressé. Il s’agit notamment du Brunei Darussalam, du Guatemala, du Kirghizstan, du Liban, de la Namibie, du Suriname et de l’Ouganda.
Nouvelle mesure des progrès en matière de développement
Les pays ont besoin d’outils fiables qui s’adaptent à l’évolution de la situation mondiale. Compte tenu de la pandémie de COVID-19, de la guerre en Ukraine et du changement climatique, les chocs extérieurs affectent de plus en plus les capacités des pays à assurer un développement durable.
Alors que les grands indicateurs économiques tels que le PIB mesurent la production économique, l’ICP propose une nouvelle approche pour mesurer les progrès en matière de développement.
Publié à l’origine par la CNUCED en 2021, l’indice nouvellement mis à jour est un outil amélioré basé sur des données pour aider les pays à améliorer leurs politiques de développement. Il suit une méthodologie solide et révisée et propose une mise à jour les données pour la période 2000-2022.
L’ICP a aidé plusieurs pays en développement à évaluer leurs capacités de production et à élaborer des programmes pour combler les lacunes.
L’Angola, l’Éthiopie, le Kenya, le Nigeria et la Zambie ont déjà utilisé l’ICP pour mettre en place des politiques fondées sur des données et des preuves. Le Cambodge, El Salvador, le Malawi, la Mongolie, le Mozambique, le Sénégal et le Zimbabwe font de même avec le soutien de la CNUCED.
Les capacités productives, clé du développement à long terme
En mesurant l’économie du point de vue des intrants selon huit composantes essentielles des capacités productives, l’ICP permet de mieux saisir le potentiel économique et de mettre en évidence les domaines clés sur lesquels la politique de développement doit se concentrer. Il s’agit du capital naturel, du capital humain, de l’énergie (électricité), des TIC, des changements structurels, des transports, du secteur privé et des institutions, qui sont cartographiés à l’aide de 42 indicateurs.
Des capacités de production renforcées dans ces domaines peuvent aider les pays à progresser vers des objectifs de développement nationaux à long terme et à atteindre des objectifs internationaux tels que les objectifs de développement durable.
Paul Akiwumi, directeur de la CNUCED pour l’Afrique et les pays les moins avancés, a déclaré que « l’ICP de nouvelle génération arrive à point nommé pour contribuer à l’élaboration des politiques de développement. Dans un contexte économique mondial turbulent, des données fiables, actualisées et précises peuvent aider les gouvernements à réagir en se concentrant sur les questions de développement les plus urgentes ».
Le nouvel ICP contribue également à la planification à long terme. « Ce que nous pouvons diagnostiquer et montrer avec l’ICP, ce sont les facteurs sous-jacents qui empêchent les pays d’atteindre leur potentiel de commerce et de développement, tels que les lacunes en matière d’infrastructures dans les transports, le développement des TIC et l’énergie », a ajouté M. Akiwumi.
Source – lejecos