L’aide massive à la reconstruction de l’Ukraine prend forme au sommet de Londres
Soixante États, 400 entreprises, un millier de délégataires rassemblés ce 21 juin et jeudi à Londres pour la Conférence sur la reconstruction de l’Ukraine. L’objectif est de rassurer les investisseurs et préparer la relance économique du pays quand la guerre sera terminée. Le président ukrainien a lancé ces deux jours de discussions.
Il est apparu en vidéo, Volodymyr Zelensky s’est adressé aux acteurs « politiques, économiques, leaders d’opinion » rassemblés à Londres, rapporte notre correspondante à Londres, Émeline Vin. « En reconstruisant l’Ukraine, nous reconstruirons la liberté. » Le président ukrainien espère, avec cette conférence, convaincre les entreprises et les investisseurs de revenir dans le pays. « La stabilité mondiale dépend de la stabilité ukrainienne », a-t-il rappelé en évoquant par exemple l’agriculture et la production énergétique.
Le Premier ministre britannique, la présidente de la Commission européenne, les chefs des diplomaties américaine, française, polonaise, japonaise, tous se sont succédé sur l’estrade pour rappeler leur solidarité envers l’Ukraine. Même s’il ne s’agit pas officiellement d’une conférence de donateurs, plusieurs annonces : la France présente un mécanisme d’assurance soutenu par la Banque française de développement
Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a annoncé la garantie de 3 milliards de dollars de prêts bancaires pour l’Ukraine. La reconstruction est estimée à 400 milliards sur dix ans.
Kiev va devoir rassurer
De leur côté, les États-Unis vont fournir 1,3 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros) d’aide supplémentaire pour soutenir l’économie ukrainienne, en particulier ses infrastructures essentielles, a indiqué ce mercredi le secrétaire d’État Antony Blinken lors de la conférence. « Tant que la Russie continuera de détruire, nous serons là pour aider l’Ukraine à reconstruire : reconstruire les vies, reconstruire son pays, reconstruire son avenir », a déclaré Antony Blinken.
Les États assurent vouloir relancer l’économie ukrainienne, réparer notamment son réseau d’électricité et d’énergie largement détruit par les bombardements. Un consensus se dessine aussi : l’idée de faire payer la Russie pour la reconstruction. Londres, d’ailleurs, devrait annoncer de nouvelles sanctions visant les oligarques russes en début de semaine prochaine.
Le reste de la journée se présente sous forme de sessions plénières : transparence et réforme, cadre pour une relance durable, opportunités d’investissements et mécanismes anti-risques pour le secteur privé. De nouvelles offres nationales devraient être présentées en fin de journée.
Outre l’opération de séduction envers les entreprises, l’Ukraine va devoir rassurer ses partenaires internationaux sur la santé de ses institutions.
Cette conférence de reconstruction, qui s’était déjà tenue l’an dernier à Lugano en Suisse, est l’héritière de la Conférence de réforme, pour éradiquer la corruption : en 2021, juste avant la guerre, l’ONG Transparency International classait Kiev au même niveau que le Mexique ou les Philippines.
Source – rfi