La Centrafrique pousse à l’ONU pour une levée totale de l’embargo sur les armes
Les autorités de la république Centrafricaine ont réitéré leur demande de levée totale de l’embargo sur les armes lors d’une revue régulière de la Mission de paix en République centrafricaine, la Minusca. Alors que les progrès effectués par Bangui dans la stabilisation du pays depuis la signature de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation il y a quatre ans ont été soulignés, et que les relations sont nouvellement apaisées entre les autorités centrafricaines et la mission onusienne, le gouvernement centrafricain voudrait se défaire de cette obligation de notifier chaque achat d’armes.
En 2020, l’embargo sur les armes a été assoupli, mais maintenant, Bangui voudrait bien ne plus avoir à signaler chaque achat d’armes, comme ce qu’a obtenu la République démocratique du Congo en décembre 2022. Le principal argument est que ces formalités freinent toute réactivité, et ce, alors que les groupes armés en face utilisent de plus en plus d’engins explosifs.
Son allié principal, la Russie, a appuyé sa demande en invoquant la « souveraineté » de la Centrafrique. Puis les trois pays africains actuellement au Conseil (Gabon, Ghana, Mozambique) se sont rangés de son côté aussi. « Nous nous joignons à l’appel du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine concernant la levée totale de l’embargo sur les armes, afin de permettre aux forces de défense de s’acquitter sans entraves de leur mandat constitutionnel de défense, de protection du pays et de ses citoyens, y compris de ses ressources naturelles », a déclaré Michel-Xavier Biang, ambassadeur du Gabon et président du Comité de sanctions. Et pour accentuer la pression politique, les représentants de l’Angola, du Rwanda, de la Guinée équatoriale, du Burundi, de la RDC et du Congo ont défilé au Conseil pour tous faire cette même demande.
Ce sont les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France qui freinent, et préfèrent que le Conseil conserve son droit de regard sur les livraisons d’armes – russes en majorité – à Bangui. Certains Africains soupçonnent une volonté d’entraver ce commerce bilatéral. Le Conseil prendra sa décision à la fin du mois de juillet 2023.