Zone Uemoa : Hausse de 1.490,7 milliards des recettes budgétaires en 2022
Dans son « Rapport annuel 2022 », la Bceao a analysé la situation des recettes budgétaires dans les pays membres de l’Uemoa.
Selon la Bceao, après deux années de fortes pressions sur les finances publiques, en raison notamment de l’ampleur des dépenses liées aux mesures de riposte contre la crise de la Covid-19 et de relance post Covid, l’exécution budgétaire dans les Etats membres de l’Uemoa, au cours de l’année 2022, s’est déroulée dans un contexte de tensions sur les prix à la consommation.
«Les Etats membres ont dû surseoir à la politique de consolidation budgétaire initialement envisagée dans leurs Lois de finances initiales, afin notamment de préserver le pouvoir d’achat des populations et de consolider la reprise économique à travers la mise en œuvre de projets structurants. Les recettes budgétaires sont ressorties à 17.645,8 milliards à fin décembre 2022, soit une hausse de 1.490,7 milliards ou 9,2% par rapport à l’année précédente », révèle la Bceao.
Elle explique que cette progression émane surtout des recettes fiscales, qui se sont accrues de 1.427,6 milliards ou 10,5%, principalement en relation avec la poursuite de la reprise économique. En liaison avec cette évolution, souligne la Bceao, le taux de pression fiscale est ressorti en hausse à 13,7%, contre 13,6% un an plus tôt. Pour leur part, les dons ont progressé de 238,6 milliards ou 16,2% pour s’établir à 1.714,9 milliards, tirés par l’augmentation des appuis des partenaires techniques et financiers à la relance économique.
Au total, precise la Bceao, les recettes budgétaires et dons des Etats membres de l’Union se sont inscrits en hausse de 9,8% d’une année à l’autre. Les dépenses et prêts nets se sont élevés à 26.332,3 milliards, soit une augmentation de 3.265,6 milliards ou 14,2% par rapport à décembre 2021. Cette évolution est la résultante des hausses des dépenses en capital (+23,8%) et des charges courantes (+9,5%).
La progression des dépenses en capital est notamment liée à la poursuite des investissements inscrits aux plans nationaux de développement. En pourcentage du PIB, elles sont ressorties à 8,5% en 2022, contre 7,5% un an plus tôt. Quant aux dépenses courantes, leur hausse a été impulsée par celle des paiements d’intérêt sur la dette publique (+16,7%), des dépenses de personnel (+10,7%) ainsi que des transferts et subventions (+22,8%).
L’augmentation des dépenses de personnel et celle des subventions et transferts portent, entre autres, l’empreinte des mesures prises par les Gouvernements pour préserver le pouvoir d’achat des populations dans le cadre de la lutte contre l’inflation. Dans ces conditions, le déficit global (base engagements, dons compris) s’est creusé de 1.536,2 milliards pour s’établir à 6.971,7 milliards à fin décembre 2022, soit 6,4% du Pib. Il était de 5.435,5 milliards ou 5,4% du Pib en 2021.
Source – Adou Faye – lejecos