“Des choses qu’il a le droit d’emporter”: Trump s’exprimera mardi après sa comparution

L’ancien président américain Donald Trump, qui veut reconquérir la Maison Blanche en 2024, s’exprimera mardi soir après sa comparution en justice à Miami, dans l’affaire des archives présidentielles pour laquelle il a été inculpé, a annoncé dimanche son équipe de campagne.

Selon un communiqué, Donald Trump s’exprimera depuis l’un des terrains de golf dont il est le propriétaire, dans le New Jersey, à 20H15 (mercredi 00H15 GMT), après cette première audience où il devrait très probablement plaider non-coupable des charges de “rétention illégale d’informations portant sur la sécurité nationale”, “entrave à la justice” et “faux témoignage”.

Ses proches dénoncent un procès politique

“Il a parfaitement le droit de détenir des documents classifiés qu’il avait déclassifiés”, a assuré sur Fox News l’une de ses avocates, Alina Habba, à deux jours de sa comparution devant un tribunal fédéral de Miami.

“Ce sont des notes, des choses qu’il a le droit d’emporter”, a-t-elle ajouté, balayant l’idée que son client puisse plaider coupable.

“L’habilité du président à classifier et à contrôler l’accès aux informations relatives à la sécurité nationale découle de la Constitution (…) Il a dit qu’il avait déclassifié ce matériel, il peut le mettre où il veut, il peut le traiter comme il veut”, a abondé sur CNN le président de la commission judiciaire de la chambre des représentants, Jim Jordan, un proche allié.

Une défense déjà fragilisée

L’argument, déjà mis en avant par Donald Trump, est battu en brèche dans l’acte d’accusation révélé jeudi. L’ancien magnat de l’immobilier y est visé par 37 chefs d’inculpation pour avoir, lorsqu’il a quitté la Maison Blanche, emporté des milliers de documents dont certains confidentiels alors qu’il aurait dû les confier aux Archives nationales, et pour avoir ensuite refusé d’en restituer la majeure partie en dépit des demandes de la police fédérale (FBI).

Ainsi, l’acte d’accusation révèle qu’en juillet 2021, au club de golf lui appartenant dans le New Jersey, Donald Trump a montré à quatre personnes dépourvues d’habilitation secret défense “un plan d’attaque” que lui avait préparé le ministère de la Défense lorsqu’il était président.

“En tant que président, j’aurais pu les déclassifier (…) maintenant je ne le peux plus, mais il s’agit toujours de secrets”, dit-il sur un enregistrement audio cité par le document judiciaire.

Toujours d’après l’acte d’accusation, les documents confidentiels “incluaient des informations sur les capacités de défense des États-Unis et de pays étrangers”, “sur les programmes nucléaires” américains et “sur les vulnérabilités potentielles en cas d’attaque contre les États-Unis et leurs alliés”.

“C’est un acte d’accusation plutôt très détaillé. Et il est accablant”, a estimé sur Fox News l’ancien ministre de la Justice de Donald Trump, Bill Barr, désormais critique envers l’ancien président après avoir été l’un de ses alliés.

“L’idée que le président a une totale autorité pour décréter que tout document est personnel, c’est ridicule”, a encore dit M. Barr.

Un pays divisé

Au lendemain de meetings où Donald Trump a dénoncé une “chasse aux sorcières”, ses alliés ont redoublé d’arguments sur ce thème.

“Ils essaient une chose, puis ils en essaient une autre, et ils continuent de s’en prendre à lui”, a dénoncé Jim Jordan, répétant que les poursuites étaient orchestrées par le camp Biden, alors que l’acte d’inculpation a été adopté par un grand jury de citoyens en Floride.

L’ex-chef d’État est notamment visé par des charges pour “rétention illégale d’informations portant sur la sécurité nationale”, “entrave à la justice” et “faux témoignage”.

D’après un sondage ABC News/Ipsos rendu public dimanche, 47% d’un échantillon de 910 Américains interrogés vendredi et samedi pensent que les charges dans ce dossier sont “politiquement motivées”, contre 37% qui ne le pensent pas. Mais dans le même temps, 61% des sondés estiment que ces poursuites sont “très graves” (42%) ou “assez graves” (19%). Parmi les républicains, 38% le pensent aussi.

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