Saint-Louis – Pénurie de carburant et de gaz : Les usagers fustigent et déplorent la situation

Les populations de la ville de Saint-Louis font face à une pénurie de carburant et de bouteilles de gaz. La situation s’est considérablement aggravée ces derniers jours, après les violentes manifestations de rue. Pour se procurer du carburant ou des bonbonnes de gaz, les automobilistes et les ménagères parcourent des kilomètres. D’ailleurs au rythme où évolue la situation, les populations de la vieille cité craignent le pire, les prochains jours.

Les conséquences des manifestations de rue et des saccages de stations d’essence issues du verdict du procès Ousmane Sonko-Adji Sarr commencent à se faire sentir à Saint-Louis.

Le carburant et le gaz se raréfient dans les stations-service. Ainsi, pour avoir quelques litres de carburant, il faut parcourir plusieurs kilomètres et s’armer de patience devant les pompes. La pénurie affecte aussi bien les automobilistes que les motocyclistes, mais également les transports en commun, entraînant des retards considérables dans les déplacements.

D’ailleurs, cette situation a de lourdes conséquences économiques pour les usagers de la ville. Trouvé au volant de son taxi « jaune-noir » dans une essencerie sise à l’avenue Général De Gaulle, le chauffeur M. Guèye déplore la situation.

« En cassant tout sur leur passage, les manifestants n’avaient pas mesuré les conséquences. Ils ont créé une pénurie de carburant préjudiciable à tout le monde. Maintenant, le transport en souffre. Pour se ravitailler, il faut se lever très tôt et attendre pendant longtemps dans les stations pour avoir droit à une ration. Les gens se disputent pour avoir du carburant. J’ai assisté tout de suite à une bagarre entre deux conducteurs de Jakarta à la station de Khor », dit-il.

Autre station d’essence, autre décor. Le populeux quartier de Pikine reste la localité la plus touchée par les saccages de stations-service et de boutiques. Rencontré à l’une des rares essenceries de Pikine qui a échappé à la furia des manifestants de jeudi dernier, Moustapha, commerçant et automobiliste, fustige cet état de fait qui a un impact direct sur son commerce.

« Cette pénurie va ralentir les affaires. Sur la route, il y a moins de motos que d’habitude. La circulation est fluide, donc beaucoup de voitures ne roulent pas également. J’ai fait plusieurs stations avant d’arriver ici. Mais à ma grande surprise, le pompiste trie les clients qu’il vend sous prétexte que ce sont leurs traditionnels clients. Ce n’est pas normal. Le gouvernement doit agir rapidement pour trouver une solution à ce problème », lance-t-il.

Le charbon de bois pour juguler le gaz

La situation est également préoccupante, en ce qui concerne les bouteilles de gaz. Les femmes de Saint-Louis, comme celles de nombreuses villes du pays, utilisent ces bonbonnes, notamment pour la cuisine. La rareté soudaine du gaz a atteint un niveau tel que les commerçants « dealers » commencent à spéculer sur le produit.

Les populations qui parviennent à acheter les rares bouteilles de gaz encore disponibles sur le marché doivent souvent payer des prix exorbitants. La rupture de stock de bouteilles de gaz les oblige donc à se rabattre sur des alternatives plus coûteuses, comme les fourneaux à charbon de bois. Un revirement qui grève leur budget, qui est déjà impacté.

« Depuis le week-end, des centaines de mères de famille comme moi sillonnent les quartiers du faubourg de Sor pour acheter une bouteille de gaz. Mais elles n’en trouvent pas. Comble de malheur, les gérants des dépôts de gaz nous informent qu’ils ne savent pas également à quand le produit sera disponible », regrette Dior Diop.

Raison pour laquelle les ménagères se sont rabattues sur les vendeurs de charbon de bois.  » On n’a pas le choix, il faut préparer à manger pour la famille. Les configurations de nos maisons ne sont pas adaptées pour faire la cuisine avec du charbon. Mais on est obligé de s’y conformer, en attendant le retour à la normale. Depuis quelques jours, les vendeurs de charbon se sont mis dans la spéculation. Ils vendent le kilo à 300 F CFA. La pénurie de gaz va impacter sur notre budget et notre temps. Cette situation doit servir de leçons aux jeunes quand ils expriment leur colère dans la rue », a déploré Ndèye Ngoné.

Mais comme l’enseigne le vieil adage, ‘’le malheur des uns faisant le bonheur des autres’’, les charbonniers se frottent déjà les mains. Car certains d’entre eux ont épuisé leur stock.

En attendant un retour rapide à la normale, la pénurie de carburant et de gaz est alarmante pour les populations saint-louisiennes. Pour bon nombre d’usagers, les autorités doivent faire preuve de vigilance afin de résoudre rapidement ce problème et de garantir la disponibilité du carburant et du gaz pour éviter les spéculations. Les entreprises concernées doivent également prendre leurs responsabilités pour garantir une distribution équitable et stable, ont souligné certains Saint-Louisiens.
Source – enqueteplus.com

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