Washington exclut le Kosovo d’exercices militaires de l’Otan après le regain de tensions

Le torchon brûle entre les États-Unis et le gouvernement du Kosovo après les violences du 29 mai dans le Nord, qui ont causé plus de 80 blessés, dont une trentaine de soldats de l’Otan et une cinquantaine de manifestants serbes. Les protestataires s’opposaient à ce que des maires albanais élus lors d’élections controversées prennent leurs fonctions dans les communes à majorité serbe. Mais l’ambassadeur américain au Kosovo met en cause nommément le Premier ministre Albin Kurti.

Avec notre correspondant dans la région, Laurent Rouy – RFI

Les mots de l’ambassadeur américain Jeffrey Hovenier sont tellement forts que la presse kosovare parle de sanctions. Fort peu diplomate, l’ambassadeur rejette la responsabilité des violences sur le Premier ministre kosovar Albin Kurti, accusé d’avoir cherché à créer une diversion plutôt que de respecter les accords signés.

L’ambassadeur a annoncé mardi 30 mai l’annulation de la participation du Kosovo à un exercice de l’Otan rassemblant plus de 20 pays et qui a commencé en avril, se prolongeant jusqu’à fin juin. Il ajoute que le pays pourrait perdre le soutien des États-Unis sur la scène internationale.

Le Premier ministre kosovar a au contraire défendu son action sur une télévision américaine : pour Albin Kurti, les maires élus doivent siéger dans leurs mairies, le Kosovo est l’État le plus démocratique des Balkans et les violences étaient le fait de « milices fascistes » envoyées par Belgrade.

Albin Kurti avait déjà été critiqué pour son intransigeance lors de la difficile reprise des négociations avec la Serbie, il semble aujourd’hui prêt à s’affranchir des soutiens diplomatiques qui avaient porté le Kosovo à bout de bras sur la scène internationale.

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