France: l’enjeu de la gestion et du partage de l’eau face à la sécheresse grandissante

En France, de nombreux départements font face à une sécheresse grandissante. Dans le Puy-de-Dôme (centre de la France), une quarantaine de communes sont désormais concernées par des mesures de restriction d’eau. C’est notamment le cas de la commune de Volvic où le groupe Danone puise et embouteille sa célèbre eau minérale. Dans les Pyrénées-Orientales, la vente des piscines hors-sol sera interdite à partir de la semaine prochaine. Dans ces deux cas, la question du partage équitable de la ressource se trouve posée

/ FranceFrance: l’enjeu de la gestion et du partage de l’eau face à la sécheresse grandissantePublié le : 07/05/2023 – 07:17Le lit asséché du Gardon, dans le sud de la France (image d’illustration).Le lit asséché du Gardon, dans le sud de la France (image d’illustration). © AFP/Pascal GuyotTexte par :RFISuivre3 mnEn France, de nombreux départements font face à une sécheresse grandissante. Dans le Puy-de-Dôme (centre de la France), une quarantaine de communes sont désormais concernées par des mesures de restriction d’eau. C’est notamment le cas de la commune de Volvic où le groupe Danone puise et embouteille sa célèbre eau minérale. Dans les Pyrénées-Orientales, la vente des piscines hors-sol sera interdite à partir de la semaine prochaine. Dans ces deux cas, la question du partage équitable de la ressource se trouve posée.PUBLICITÉDans le Puy-de-Dôme, parmi les mesures imposées par la préfecture, il y a l’interdiction de laver sa voiture, d’arroser son jardin entre 10h et 18h ou de remplir sa piscine. Pour les activités industrielles, ordre est donné de réduire de 25% la consommation d’eau. Pourtant, la Société des eaux de Volvic, signataire d’un accord avec la préfecture, n’est pas concernée par ces restrictions. Une situation que dénonce l’association locale Eau bien commun 63. René Boyer, porte-parole de l’association s’émeut : « Volvic tire de l’eau pour mettre en bouteille dans une nappe profonde, exclue de l’arrêté préfectoral sécheresse. Depuis 2021, il a signé un plan d’utilisation rationnelle de l’eau (Pure). »En échange d’économie d’eau toute l’année, Volvic n’est donc pas concerné par les restrictions d’eau. Évoquant son fort attachement au territoire, l’entreprise s’engage toute de même à réduire de 5% ses prélèvements sur toute la durée de l’arrêté. C’est une façade pour René Boyer : Volvic « se base en prenant les chiffres par rapport à l’autorisation qu’ils ont, et non pas par rapport aux prélèvements qu’ils font. Si on se base sur leurs prélèvements, effectivement les moins 5%, ça ne leur change rien ». Du côté de la préfecture, on souligne l’aspect préventif de l’arrêté pris cette semaine et on met en avant l’aspect vertueux des plans d’utilisation rationnelle de l’eau.Plus de piscines hors-sol dans les Pyrénées-Orientales

À partir du 10 mai, il ne sera plus possible d’acheter des piscines hors-sol (type piscines gonflables) dans les Pyrénées-Orientales (Occitanie). Une décision annoncée par le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, vendredi 5 mai sur la radio RTL, dans un contexte de sécheresse exceptionnelle dans le département. Des mesures complémentaires doivent être annoncées pour répondre à une « situation de crise ».Cependant, pour Raphaël Pradeau, militant et ancien porte-parole d’Attac France (Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne), la décision pose un véritable problème de justice sociale : « J’avoue avoir été surpris parce que je pense que cela pose un problème de justice sociale. On sait par plusieurs études que ce sont les riches qui consomment beaucoup d’eau. Et là, le ministre annonce une mesure qui semble pointer du doigt les personnes qui justement ne peuvent pas acheter une piscine creusée. Les personnes qui achètent les piscines gonflables, ce sont des personnes qui sont davantage modestes et qui n’ont pas les moyens d’acheter une piscine creusée. »« Donc, je suis quand même très surpris, continue ce militant d’Attac, de voir qu’on interdit les piscines hors-sol et dans le même temps, on n’empêche pas la construction de piscine creusée, que dans le même temps, on pourra continuer à arroser les terrains de golf. On a vu le débat – notamment à Saint-Soline – parce que dans le même temps, on va interdire les méga-bassines, même des sacrées grosses piscines hors-sol. Là, on voit du coup que la mesure qui est annoncée semble stigmatiser les plus pauvres et ne pas s’attaquer à d’autres usages de l’eau tout aussi problématiques, l’agriculture intensive ne semble pas concernée par ces mesures ».

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