Petits business pendant le ramadan : quand la cherté des prix affecte la traite des dattes
Le Ramadan rime souvent avec de petits commerces qui font l’affaire de plusieurs personnes. Hommes et femmes, jeunes et vieux, commerçants, tabliers et ambulants, beaucoup de personnes investissent le créneau, le temps d’un mois de jeûne. Parmi ces petits business autour du Ramadan, il y a la vente de dattes qui occupe un nombre important de Sénégalais. Des importateurs/grossistes et demi-grossistes aux détaillants, chacun semble y trouver son compte, en cette période, même si ces derniers se plaignent de l’augmentation des prix qui affecte leurs bénéfices.
Les Sénégalais, à l’instar des musulmans du monde entier, ont débutés le jeûne du mois béni de Ramadan, le jeudi 23 mars 2023 (jeudi 1er Ramadan 1444H). Qui parle de Ramadan, parle de changement et/ou d’adaptation de certaines habitudes notamment alimentaires. C’est ainsi que des dattes sont très prisées en cette période de privation. Elles sont préférées, comme premier aliment à prendre, pour nombres de musulmans jeûneurs, pour la rupture du jeûne.
Disponibles sur le marché en quantités et de différentes variétés, accessibles à toutes les bourses ou presque et offrant parfois l’embarras du choix à des clients au marché, les dattes semblent faire l’affaire de nombre de Sénégalais, des importateurs, grossistes demi-grossistes aux plus petits détaillants. Même si «la cherté des prix, par rapport à l’année dernière, réduit considérablement les bénéficies», se plaignent ces détaillants.
Mais, à cause d’un manque de travail dans le pays, beaucoup de personnes, surtout des jeunes et des femmes, se réjouissent de l’avènement du mois béni pour s’investir dans les petits commerces de dattes et autres produits essentiels très prisés par le jeûneur.
Au marché Dior des Parcelles des Assainies de Dakar, le produit est présent, beaucoup de personnes sont devienus vendeurs de dattes. A l’entrée de ce marché très populaire, des jeunes exhibant beaucoup de dattes dans des sachets, tablettes ou cartons, souhaitent la bienvenue au visiteur. Ils interceptent les clients à qui ils proposent leurs produits.
Un jeune qui répond au nom d’Aly, trouvé assis à terre, nous explique : «je suis un villageois. Après la saison des pluies, je viens à Dakar pour travailler. Je suis connu comme un vendeur de dattes ; même après le Ramadan, je continue de vendre les dattes».
Seulement, la vague de hausse et de cherté des prix déplorée depuis un certain temps n’épargne pas les dattes. «Il y a une forte augmentation du prix des dattes, contrairement à l’année dernière. Et on ne peut pas tirer profit de ce commerce, avoir des bénéfices comme l’année passée. Et parfois les clients ignorent l’augmentation des prix et veulent qu’on conserve les prix d’achat de l’année dernière», regrette-t-il.
Comme les vendeurs sont partout, après juste quelques mètres, on trouve Bamba qui attend des clients. Ce jeune vendeur de dattes a plusieurs façons d’inciter les clients à choisir ces dattes. Toutefois, interpellé sur son activité, à l’image d’Aly, il souligne lui aussi l’augmentation des prix qui impacte considérablement leurs marges de bénéfices qui sont minimes, comparativement à l’année passée.
A cela s’ajoute la multiplication des vendeurs de dattes pendant le Ramadan ; ce qui n’est pas pour arranger les choses. «Parfois, il y a des vendeurs qui, s’ils ne parviennent pas à vendre leurs stocks durant la période du Ramadan, préfèrent garder, les uns, le restant jusqu’à l’année prochaine. Mais les autres prennent le choix de vendre les dattes à bas prix, après le Ramadan, pour s’en débarrasser», relève Bamba.
Mao NDIAYE (Stagiaire)
SUDQUOTIDIEN