Israël: Benyamin Netanyahu défend sa réforme de la justice malgré la forte contestation populaire
Benyamin Netanyahu est déterminé à mener sa réforme du système judiciaire alors que la rue rejette formellement ce texte, qui vise, selon elle, à affaiblir la justice au profit du politique. Dans un discours prononcé jeudi 23 mars au soir, le Premier ministre israélien s’est engagé « à mettre fin à la division ».
Avec notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa
Jusque-là, Benyamin Netanyahu était resté en retrait de ce dossier, laissant son gouvernement mener cette réforme de la justice. Il semble désormais avoir changé de position. Il descend dans l’arène et défend désormais, coûte que coûte, cette réforme de la justice. Pourquoi ne pas avoir agi plus tôt ? Il répond à cette question : « Parce que j’avais les mains liées. »
En effet, le Premier ministre israélien est inculpé dans trois affaires criminelles, et notamment pour corruption. S’attaquer à la justice, tenter de l’affaiblir à travers une réforme, tout en étant sur le banc des accusés, cela constitue un conflit d’intérêt. Benyamin Netanyahu le reconnaît : il redoutait d’être frappé d’incapacité et d’être démis de ses fonctions.
L’adoption d’un texte sur mesure pour le Premier ministre
Alors, qu’est-ce qui a changé pour qu’il puisse désormais agir librement ? Sa coalition, majoritaire au Parlement, a adopté pour lui, jeudi, un texte sur mesure. Dorénavant, en Israël, seul le Premier ministre en poste peut se déclarer lui-même inapte à exercer ses fonctions, en cas de problème physique ou mental. Le gouvernement peut également déclencher cette procédure d’incapacité, mais cela nécessite le vote de trois-quarts des ministres.
Benyamin Netanyahu se met ainsi à l’abri. Droit dans ses bottes, il s’engage pleinement à mener son projet de réforme judiciaire et balaie du revers de la main les revendications populaires.