Stratégie de hub aérien sous-régional du Sénégal : tops et flops

Résolument engagé dans une stratégie de hub aérien sous-régional, le Sénégal ne cesse de développer dans le  sillage de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) moult initiatives vivant à booster ses activités aéroportuaires. A coup de milliards ! Seul bémol : l’absence d’une compagnie nationale forte à même de crédibiliser davantage la volonté de leadership dans les airs de la sous-région. Air Sénégal international : une épine dans le pied du hub aérien sous-régional ?

HUB AERIEN SOUS-REGIONAL : LE SENEGAL SUR LA BONNE PISTE

Le Sénégal a réalisé des bonds considérables dans les infrastructures aéroportuaires, tout comme dans la formation des ressources humaines. A ce rythme, le Sénégal peut valablement faire partie des grandes compagnies d’Afrique, dans les prochaines années. 

Depuis quelques années déjà, le Sénégal ne cesse de faire de gros investissements aéroportuaires. En réalité, depuis 4 ans, le Sénégal est dans le développement des infrastructures aéroportuaires à travers le «Programme de réhabilitation des aéroports du Sénégal (Pras)». Avec le Pras, dont l’objectif est de renforcer le maillage du territoire national en infrastructures aéroportuaires, les travaux de reconstruction et de construction des cinq aéroports concernés à savoir Saint-Louis, Ourossogui-Matam, Ziguinchor, Tambacounda et Kédougou du Sénégal, sont remarquablement viable.

D’un coût global de près de 100 milliards de francs CFA, ces travaux sont réalisés par l’entreprise Tchèque appelée Transcon Electronic Systems. A noter que la réhabilitation de ces aéroports est financée à 85% par la Czech Export Bank, et à 15% par le Budget consolidé d’investissement (Bci) du Sénégal. En outre, ces travaux concernent tous les aspects relatifs à la modernisation et la mise aux normes internationales de ces aéroports.

Des ressources humaines de qualité en perspective

Jusqu’ici, le Sénégal a bénéficié de l’expertise du défunt Air Afrique, en matière d’aviation. Mais, chemin faisant, cette expérience n’a pas été capitalisé pour diverses raisons. Seulement, ces deux dernières années, les autorités se sont beaucoup investies dans la formation aéronautique. C’est ainsi que l’Académie des métiers de l’aviation a été créée, à Thiès, sous la tutelle de l’Armée de l’Air. Cette académie fonctionnelle abrite, pour le moment, seulement des étudiants sénégalais, mais elle entend s’ouvrir à la sous-région dans les années à venir.

Opérationnelle, avec la toute première promotion d’une vingtaine de pilotes et d’une trentaine d’élèves-mécaniciens, l’école a tous les moyens d’assurer la formation de ces jeunes Sénégalais qui seront des leaders du ciel africain. Avec cette académie, le Sénégal pourra valablement résorber plus de 60% des pilotes d’Air Sénégal qui sont des expatriés. Ce qui constitue une charge et des pertes énormes pour la compagnie nationale.

A cela, vient s’ajouter le lancement des travaux de construction du Centre de maintenance aéronautique de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), en fin 2021. Seul bémol à ce Centre de maintenance, c’est la signature d’un accord entre Aibd et la compagnie «Inter Tridim» pour la construction du Centre de maintenance aéronautique du Sénégal. Dans des cas pratiques, le Maroc signe avec les grandes compagnies, pour ensuite travailler pour le Sénégal. Le Sénégal gagnerait à collaborer directement avec les compagnies. Autre chose, l’Aéroport Léopold Sédar Senghor doit être redynamisé, pour les vols intérieurs dit «vols domestiques».

JEAN PIERRE MALOU

SUDQUOTIDIEN

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