Me Aïda Diawara Diagne: «Le plaidoyer est nécessaire pour qu’il n’y ait plus de femmes violentées»

Présidente de la Chambre des notaires du Sénégal, Me Aïda Diawara Diagne est une femme leader. Son parcours est aussi inspirant.

Par Cheikh CAMARA – «Pour moi, les femmes notaires sont comme des confrères.» Ces mots, qui montrent qu’elle ne fait de différence entre hommes et femmes, sont de la présidente de la Chambre des notaires du Sénégal, Maître Aïda Diawara Diagne, qui trouve en le 8 Mars une «journée pleine de sens et d’émotion». Celle qui a débuté sa carrière de notaire en 1989 (s’inscrivant notaire associée en 2004) fait partie de la cheville ouvrière de cette profession dans son pays. «Mon parcours est celui d’une femme résolue à intégrer le notariat comme profession. Aujourd’hui, cette profession m’a tout donné et c’est pour cette raison que j’ai voulu briguer la présidence de la Chambre des notaires du Sénégal. C’était absolument nécessaire pour moi de rendre à la profession ce qu’elle m’a donné», fait savoir Me Diagne qui, bien qu’on parle tout le temps de la femme, pense toutefois qu’«aujourd’hui, c’est une question de compétence». Sur les «inégalités» par rapport à la «parité», elle se veut d’avis que «ce n’est pas un problème». Et de poursuivre : «Les femmes notaires sont comme des confrères. Nous n’avons pas senti de différence et en tant que femme, très sincèrement, je pense que je donne autant qu’un homme dans la profession. C’est vrai qu’il y a des femmes qui sont vulnérables dans certaines fonctions et tout le monde n’a pas la chance que nous avons d’être leader à une certaine position. Certes, il y a encore des femmes vulnérables qui ont besoin que l’on plaide pour elles, pour l’éducation pour toutes les femmes sans distinction. Elles ont besoin d’être accompagnées dans les problèmes qu’elles rencontrent au quotidien. C’est pour cela que nous avons créé l’Association des juristes sénégalaises.»

«Aujourd’hui, la parité, c’est la règle»
Aussi et surtout Maître Aïda Diawara Diagne pense que «le plaidoyer est nécessaire pour qu’il n’y ait plus de femmes violentées». Et de se réjouir : «C’est heureux pour moi et par rapport à la parité, que le Sénégal soit en avance par rapport aux autres pays sur le problème genre. Dans tous les cas, en ce qui concerne notre profession, nous ne ressentons pas cette discrimination, ces violences, ces stigmatisations.» Pour la présidente de la Chambre des notaires du Sénégal, «aujourd’hui, la parité, c’est la règle. L’Etat prend cela en compte dans les institutions les plus hautes et dans les postes de décision. Les femmes aujourd’hui sont élues dans les assemblées, à l’Assemblée nationale, au Conseil économique, social et environnemental (Cese), au Hcct et au niveau d’autres institutions de la République». Elle remarque que «les femmes sont très bien prises en compte par l’Etat central» et pense, de ce point de vue-là, que «nous avons réussi notre mission. Nous avons la volonté de faire beaucoup de social, nous sommes en train de mettre en place un plan de stratégie en essayant de faire le maximum d’activités pour être plus visibles. Des consultations médicales gratuites sur le dépistage du cancer du col de l’utérus, nous avons fait la campagne pour les cancers qui touchent le plus les femmes».

Revenant sur leur statut avec l’Etat central, Me Aïda Diawara Diagne remarque que les composantes de la corporation sont des officiers ministériels. «Nous sommes un élément, un maillon du système, et notre volonté est de sentir que nous sommes là.» Pour cette raison, elle appelle toutes les forces vives du notariat (hommes et femmes) à «rehausser le blason de cette profession et que l’on soit des ambassadeurs à travers le monde». Aussi et surtout de tendre la main à tout le monde pour que «l’on puisse fédérer nos forces pour porter haut le flambeau du notariat». Elle a souhaité un «excellent 8 Mars» à toutes les femmes et dit un «grand merci» à nos «hommes, sans qui nous ne pourrions réussir certaines réalisations au quotidien pour le plaisir des notaires et des acteurs».
Correspondant

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