Le CPAC, rendez-vous annuel des conservateurs américains, taillé pour Donald Trump
Le CPAC, le rendez-vous annuel des conservateurs américains a débuté mercredi 1er mars, près de Washington. Cette année, l’événement semble un peu moins couru. Le camp trumpiste est là en force, les autres un peu moins.
Avec notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin
Il sera l’orateur vedette samedi. Donald Trump tentera de galvaniser ses supporters. Il faut dire que l’événement lui paraît presque complètement acquis.
Pendant trois jours, ses soutiens vont lui chauffer la salle. Son fils Donald Junior, les représentants Matt Gaetz ou Marjorie Taylor-Greene et même celui qui se revendiquait comme le « Trump tropical », l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro, dont les partisans ont, eux aussi, attaqué le parlement après une défaite électorale. En dehors de ça, Nikki Haley, candidate à l’investiture républicaine a décidé de venir dans cet environnement défavorable.
Pour le reste, on remarque surtout les absents. Ron DeSantis, le gouverneur de Floride, qui n’a pas encore déclaré sa candidature, mais y travaille. L’ancien vice-président Mike Pence, qui y réfléchit également a décliné l’invitation. On n’y verra pas non plus les leaders républicains du Congrès, le sénateur Mitch McConnell, et le président de la Chambre, Kevin McCarthy.
Des observateurs cités par la presse parlent d’un événement calibré pour alimenter l’écosystème médiatique de l’aile droite. Et encore, les vedettes de la chaîne conservatrice Fox News dont on sait qu’elles ont défendu les accusations d’élection volée en 2020 en sachant que c’était faux, n’ont pas prévu de monter à la tribune comme par le passé.
Pendant ce temps, Ron DeSantis fait la promotion de son nouveau livre
Avec notre correspondant à Miami, David Thomson
Ron DeSantis sort un livre dont le titre sonne comme un slogan de campagne : Le courage d’être libre, la Floride, un modèle pour le renouveau de l’Amérique. Le premier entretien de promotion de cet ouvrage, le gouverneur de Floride l’a réservé en exclusivité à Ben Shapiro, un commentateur vedette du site d’extrême droite Daily Wire. Une discussion devant public trié sur le volet à Miami. Tous les medias traditionnels en étaient exclus.
« Les médias n’ont aucune envie de voir mon livre en tête des ventes » assure DeSantis son ouvrage en main. DeSantis y vante son bilan de gouverneur depuis 2018 avec d’abord sa politique contre la pandémie qui en a fait la star montante de la droite américaine : anti-confinement, anti-masque et anti-vaccins. « En Floride, nous avons mené la voie pour sortir ce pays du Faucisme » dit DeSantis dans un jeu de mots douteux, mais très applaudi mêlant fascisme et Fauci, le nom de l’ancien épidémiologiste en chef de la Maison Blanche.
« En Floride, le wokisme vient mourir » dit aussi DeSantis qui se pose en croisé contre ce progressisme démocrate qui viserait selon lui à diffuser une idéologie LGBT dans les écoles et les entreprises. DeSantis joue la carte populiste du mépris des élites. Il rappelle ses origines populaires : une mère infirmière et un père installateur de téléviseur. Une façon de se démarquer de son grand rival Donald Trump dans l’hypothèse de plus en plus problable ou le gouverneur de Floride annoncerait sa candidature à l’investiture républicaine.
SOURCE RFI