Guinée : le dialogue entre pouvoir et « Forces vives » au point mort
(APA)- En Guinée, après l’annonce d’une marche pacifique par les forces vives de Guinée, le Gouvernement guinéen a convié les entités engagées à un dialogue ce mardi 28 février, à la Primature.
Dans son communiqué lu sur les antennes de la Radiotélévision guinéenne (RTG) lundi, le Premier ministre a rappelé que le seul espace d’échange avec tous les acteurs politiques et de la Société civile sur la vie de la nation est le cadre de dialogue inclusif inter guinéen créé par décret, le 09 septembre 2022 et placé sous son autorité.
Toutefois, conformément à la politique de la main tendue du président du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), en vue de consolider la cohésion et l’unité nationale, le Premier ministre a invité l’ensemble des acteurs socio-politiques réunis au sein du Forum des Forces vives de Guinée à « une rencontre ce mardi 28 février 2023 à 13H 00 à la Primature » a indiqué Dr Bernard Goumou.
Les Forces vives de Guinée (FVG) constituées par le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), le Forum des Forces Politiques (FFP), le Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG), l’Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique (ANAD), le FNDC-politique et le RPG-AEC et Alliés principales entités invitées à rencontrer les autorités de la transition, ont toutefois réagi à cette main tendue du gouvernement de la transition.
Pour les organisateurs de la marche pacifique prévue dans le Grand Conakry le 09 mars prochain, le seul espace d’échange avec tous les acteurs politiques et de la société civile est le cadre de dialogue créé par le décret le 09 septembre 2022. Mais, dénoncent-t-ils, le Premier Ministre « a fermé toute ouverture à une concertation avec les Forces Vives de Guinée ».
Les Forces vives ajoutent qu’elles sont disposées à participer à un dialogue avec le CNRD et le Gouvernement pour définir ensemble les conditions d’un retour diligent à l’ordre constitutionnel. Mais ce dialogue, pour être crédible et fécond précisent les « Forces vives », « doit être présidé par la CEDEAO et réunir les coalitions politiques et les acteurs de la société civile qui ont des réserves ou des revendications sur le chronogramme actuel de la transition et en présence des partenaires techniques et financiers qui accompagnent habituellement la Guinée dans l’organisation des élections en l’occurrence le G5 Guinée ».
Les acteurs politiques et de la société civile, réunis au sein des Forces vives de Guinée, estiment qu’ils sont demandeurs d’un tel dialogue dès lors qu’il s’agira de discuter du cadre juridique et des conditions techniques et matérielles à réunir pour organiser des élections libres, transparentes et inclusives.
Toutefois, ils exigent au préalable la satisfaction de leurs revendications reprises dans le mot d’ordre appelant la manifestation du 09 mars 2023, notamment l’arrêt des poursuites judiciaires « fantaisistes » contre les acteurs politiques et de la société civile et la levée de la suspension des manifestations dans les rues et sur les places publiques.