Cinéma – Ouverture du Fespaco : Le Mali à l’honneur

Lequotidien – Le clap de démarrage de la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) a été donné ce samedi 25 février par les premiers ministres malien et burkinabè. «I have a dream», le spectacle d’ouverture, s’est articulé autour du patriotisme, du combat et de la recherche d’un meilleur lendemain.Les premiers ministres du Mali et du Burkina Faso ont donné ensemble le clap de démarrage de la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouaga­dougou (Fespaco). Cet acte rituel a ponctué deux heures de spectacle marquant le lancement de ce grand rendez-vous du cinéma africain. La cérémonie avait démarré quelques heures plus tôt avec la parade de deux cavalières aux allures de Sarraouinia, la reine guerrière qui trône sur l’affiche de cette édition. A leur suite, c’est un spectacle de tambours qui démarre les festivités. Aux bruits des pas et des claquements de mains, des danseurs vêtus de tuniques en Faso dan fani occupent la scène du Palais des sports de Ouagadougou.Sur les écrans géants, défilent des images de personnages aux visages peints aux couleurs du Burkina Faso, vert et rouge avec une étoile jaune au milieu. Du feu, des flammes et une ardeur juvénile qui viennent alimenter le rêve nourri par le chorégraphe Serge Aimé Coulibaly, maître d’œuvre de cette cérémonie d’ouverture. Paraphrasant Martin Luther King, Serge Coulibaly «fait un rêve» pour le Burkina Faso en articulant le spectacle d’ouverture autour «du patriotisme, du combat et de la recherche d’un meilleur lendemain». Sur la scène, les mouvements des jambes, les bras qui s’élancent dans des postures guerrières font écho aux deux amazones. Une cantatrice, toute de blanc vêtue, entonne alors une chanson de bienvenue. La voix forte de Mari Gayeri chante le courage et la bravoure des hommes du pays.Moment d’échangesC’est le moment pour le président de la délégation spéciale de la commune de Ouaga­dougou, Maurice Konaté, d’inviter les festivaliers à faire du thème de cette année, un moment de communion et d’échanges entre Africains, sur la culture de la paix. Il salue le long chemin parcouru par la capitale burkinabè, de la première Semaine du cinéma africain en 1969, sous l’impulsion des aînés comme Sembène Ousmane, au Fespaco qui a fait de Ouaga, la capitale du cinéma africain et une vitrine du 7e art.Invité d’honneur de cette 28e édition du Fespaco, qui se tient du 25 février au 4 mars, le Mali a dépêché son Premier ministre, Dr Choguel Kokala Maïga, pour présider la cérémonie, aux côtés de son homologue burkinabè, Me Apollinaire Kyelem de Tambela. Et comme le Sénégal avant lui, le Mali a offert à l’organisation, la scène et la sonorisation de la cérémonie d’ouverture. Mais aussi la prestation époustouflante de sa jeune star, Sidiki Diabaté. Le deuxième tableau démarre par l’arrivée d’un personnage, seul au milieu de la scène. Sur le côté, arrivent des hommes et femmes brandissant des pancartes et qui entonnent un chant grégorien. «J’ai un rêve», dit le personnage principal dans un message en faveur des Nations unies d’Afrique. «Nous transformerons nos divergences en une symphonie de fraternité», lance le parolier Aly Ouédraogo, superbement accompagné par la chorale Vox Christi. «Je rêve qu’un jour, le franc Cfa ne sera plus qu’un souvenir», poursuit l’artiste sous un tonnerre d’applaudissements. Il égrène ainsi des rêves pour le continent : mettre fin à l’émigration clandestine, l’Afrique qui retrouve sa souveraineté, la bonne gouvernance, l’éradication de la faim, l’accès à l’eau et à l’éducation pour tous, l’emploi, la sécurité et la Justice et une Afrique fière d’elle-même, de ses héros.Hommage à SembèneLe troisième tableau de cette cérémonie est un spectacle d’acrobatie et de danse, accompagné par une prestation de l’artiste burkinabè Flobby. 50 danseurs et 10 acrobates qui ont rendu un hommage fort aux victimes de cette crise sécuritaire que vivent les deux pays. Et c’est sur cette note commémorative que se poursuit la performance de l’artiste. Alliant tradition et modernité, le chorégraphe Serge Aimé Coulibaly a une nouvelle fois enchanté le Palais des sports de Ouagadougou. Au total, ce sont près de 250 personnes qui ont participé à faire de cette cérémonie un moment de communion et de célébration des fils et filles de ce pays éprouvé par la guerre contre les djihadistes. La fête n’aurait pu s’achever sans qu’une partition ne soit consacrée à Ousmane Sembène dont le centenaire est célébré tout au long de cette année. La voix de «l’aîné des anciens» a fortement retenti dans la salle où dans dix jours, le successeur du Somalien Khadar Ayderus Ahmed sera connu parmi les 15 longs métrages fictions qui sont en course pour l’Etalon d’or du Yennenga, la récompense suprême du Fespaco.

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