Modou Diagne Fada sur la crise de la Sonacos : «Si la situation ne change pas, on est obligé de se séparer avec les saisonniers»
La Sonacos vit actuellement une période sombre. Sur les ondes de Rsi, hier, le Directeur général de la Sonacos, Modou Diagne Fada, a prévenu que si la donne ne change pas, ils seront obligés de se séparer des travailleurs saisonniers.
La situation que vit actuellement la Sonacos inquiète. Et si elle ne change pas, beaucoup de travailleurs, en particulier les saisonniers, risquent de se retrouver au chômage. Sur les ondes de Radio Sénégal internationale (Rsi), le Directeur général de la Sonacos redoute des conséquences désastreuses au plan social.
«L’instruction que nous avons reçue du chef de l’Etat, c’est de faire tout pour conserver les emplois permanents. Mais en ce qui concerne les saisonniers, s’il n’y a pas d’activités, on ne pourra malheureusement pas les garder», a dit Modou Diagne Fada. Estimant qu’à ce jour, ils ont autour de «15 000 tonnes de graines d’arachide collectées», il a expliqué qu’ils n’ont pas encore atteint, l’objectif qu’ils se sont fixé.
Il précise, cependant, que leur objectif n’était pas de 300 000 tonnes «comme annoncées quelque part», il était largement en deçà de ce chiffre. Modou Diagne Fada ajoute :
«Dans le marché, il y a plusieurs acteurs qui interviennent, notamment des étrangers. Et il y a beaucoup de spéculations. Il y a beaucoup de stockeurs qui, aujourd’¬hui, se sont précipités sur les graines et les ont stockés, pour mieux sécuriser leurs stocks. Il y a aussi une bonne partie des graines destinées à l’exploitation.»
«Si l’Etat appuie la Sonacos, les emplois seront conserver»
Revenant sur les prix, il a indiqué que la Sonacos a suivi le marché. «Nous avons commencé par 300, ensuite 325, puis 375, 425 et au moment où nous parlons, le prix vendu à l’usine par la Sonacos est fixé à 450 francs. Ce qui est inédit dans l’histoire de la Sonacos. Jamais on a proposé un prix aussi rémunérateur», a-t-il parié.
Avant de se désoler : «Malgré tous ces efforts qu’on a fait et même les efforts de préparation, parce que nous avons pu décrocher un investissement de 52 milliards de F Cfa, mais jus¬qu’à présent, nous ne par¬venons même pas à consommer les 6 milliards.» Convaincu que la Sonacos peut redresser la barre, Modou Diagne Fada assure que «la production est encore au Sénégal et si la Sonacos est appuyée par l’Etat, il n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas avoir un minimum, afin de conserver intégralement les emplois au niveau de la Sonacos».
Il a néanmoins expliqué qu’avec cette situation, que «si on se limite seulement à 15 000 tonnes, on ne pourra pas fonctionner correctement. On sera obligé d’envisager d’autres solutions, comme se remettre à l’importation du végétal, essayer de développer d’avantage nos unités de fabrication d’aliments de bétail…».
Bes Bi