Gouvernance parlementaire : Benno et Wallu, l’inter-coalition libérale

La Coalition Benno bokk yaakaar gère les dossiers les plus importants à l’Assemblée en duo avec Wallu. Le vote du budget du gouvernement et des institutions, le rejet de la motion de censure introduite par Yaw, l’exclusion de Mimi ont été possibles grâce au soutien des députés du Pds et de ses alliés (24). Dans la gouvernance parlementaire, les deux coalitions ont réussi à trouver le moyen de cohabiter contre toute attente. Qu’est-ce qui fait courir Wallu, qui a pris ses distances avec Yaw ? Sans doute l’amnistie de Karim qui fait languir tous les Libéraux…

Par Justin GOMIS – Le régime Sall ne devrait plus avoir peur de l’Assemblée nationale. Avec 82 députés du soir du scrutin législatif du 31 juillet, tous les analystes lui prédisaient une vie difficile, faite de compromis et de compromissions à l’Hémicycle. Mais non ! Même s’il n’est pas sur un boulevard, il roule sur une avenue, qui n’est pas du tout encombrée. Ce n’est plus une apparence, mais une évidence.

Avec cette déchéance de Mimi Touré, Bby montre que cette législature ne lui échappe pas. En réussissant une improbable alliance circonstancielle -qui se systématise- avec Wallu (24 députés), la coalition présidentielle s’assure la troisième force du Parlement. L’exclusion de Mimi a été possible grâce au soutien du Pds. Après sa Déclaration de politique générale (Dpg), le Premier ministre a été convoqué à l’Hémicycle pour faire face à la motion de censure déposée par la coalition de l’opposition Yewwi askan wi (56 députés)… Finalement, tout le monde a constaté l’implosion de l’inter-coalition, car Wallu a refusé de voter la motion de censure. Ce qui a permis au chef du gouvernement de s’en sortir sans égratignures… Et tout le budget des différents ministères est passé sans couacs grâce à des voix libérales ajoutées à celles du pouvoir.

Qui l’eut cru ? Comment est-ce possible ? Pourquoi ce revirement à plus de 360 degrés des Libéraux ? Au début de cette 14ème Législature, personne ne s’y attendait. Arrivée à l’Assemblée nationale comme une coalition jumelle de Yaw, Wallu a pris ses distances avec les autres députés de l’opposition dès l’installation de la législature. Fondée pour des raisons électoralistes et par réalisme politique lors des Législatives, l’inter-coalition a volé en éclats dans l’exercice du pouvoir législatif. Il y a la guerre des postes qui a précipité la fin de l’entente.

En analysant son comportement et ses actes à l’Assemblée, le Pds ne cache plus sa proximité avec le pouvoir. Un gentleman agreement existerait-il entre Wallu et Benno bokk yaakaar ?


La haine nourrie à l’endroit de Mimi Touré, égérie de la traque des biens mal acquis sous l’impulsion du Président Sall, est de notoriété publique. Mais, elle ne peut pas constituer l’énergie qui pousse le Pds à poser autant d’actes qui le rapprochent du régime. Il ne faut pas oublier que le dossier d’amnistie de Karim Wade, exilé au Qatar depuis 2016, dort dans les tiroirs de la Présidence. Evidemment, le vote du Pds a toujours un rapport avec cette éventualité. Pour Me Abdoulaye Wade, c’est le dernier combat d’une fin de vie uniquement dédiée à la défense, à la réhabilitation et au triomphe de Karim.


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