Umaro Sissoco Embaló est arrivé ‘’sain et sauf’’ à Dakar, grâce à la CEDEAO
Dakar, (APS) – Le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, écarté du pouvoir par des militaires, est arrivé ‘’sain et sauf’’ à Dakar, à l’initiative de ses pairs des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a déclaré le ministère de l’Intégration africaine, des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.
‘’Un aéronef a été affrété par le gouvernement [du Sénégal] pour se rendre à Bissau, afin de contribuer à [une] opération de rapatriement’’ de M. Embaló, affirme ledit ministère dans un communiqué.
‘’Cela a permis au président Umaro Sissoko Embaló d’arriver sain et sauf au Sénégal’’, ajoute la même source.
Les chefs d’État de la CEDEAO ont tenu un sommet extraordinaire consacré à la Guinée-Bissau, à la suite du coup d’État survenu mercredi. Lors de cette réunion ‘’en mode virtuel’’, ils ont également décidé de mettre en place un comité de médiation restreint, dont le Sénégal fait partie, selon le communiqué du ministère de l’Intégration africaine, des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.
Ils réclament aussi ‘’la libération sans délai […] de l’ensemble des personnes détenues’’.
Lors du sommet extraordinaire consacré à la Guinée-Bissau, les dirigeants de la région ont ‘’adopté [plusieurs] mesures’’, dont ‘’la condamnation ferme de la tentative de prise du pouvoir par la force [et] l’appel au rétablissement de l’ordre constitutionnel’’.
Le comité de médiation restreint ‘’se rendra prochainement à Bissau, afin d’assurer le suivi de la mise en œuvre de ces mesures’’.
‘’Soutenir le dialogue, la stabilité et la restauration rapide de l’ordre constitutionnel’’
En intervenant au sommet, ‘’le président [sénégalais] a insisté sur le caractère absolument essentiel du respect de l’ordre constitutionnel, de la protection des populations, ainsi que de la conduite [du] processus électoral dans un climat apaisé, sécurisé et conforme aux mécanismes régionaux’’, est-il écrit dans le communiqué.
‘’Depuis le début de la crise, ajoute la même source, les autorités sénégalaises, sous la conduite personnelle du chef de l’État, sont en communication directe avec l’ensemble des acteurs bissau-guinéens concernés.’’
‘’Ces échanges ont notamment porté sur la libération du président Embaló et de certains de ses compagnons, de tous les autres acteurs politiques arrêtés, ainsi que la réouverture des frontières pour faciliter l’exfiltration et le rapatriement, y compris des membres des différentes missions d’observation électorales’’, affirme le communiqué.
Il ajoute que ‘’le gouvernement […] du Sénégal réaffirme sa disponibilité à œuvrer aux côtés de la CEDEAO, de l’Union africaine et de tous les partenaires concernés, afin de soutenir le dialogue, la stabilité et la restauration rapide de l’ordre constitutionnel et de la légitimité démocratique dans ce pays frère’’.
Des militaires ont annoncé, mercredi, avoir pris ‘’le contrôle total’’ de la Guinée-Bissau, une décision qui restera en vigueur ‘’jusqu’à nouvel ordre’’, selon eux.
À la suite des militaires, Umaro Sissoco Embaló, dans des entretiens par téléphone avec plusieurs médias, a déclaré avoir été arrêté ‘’sans violence’’.
Un ‘’haut commandement militaire’’ chargé de ‘’la restauration de l’ordre’’
Les putschistes disent également avoir suspendu ‘’le processus électoral’’, quelques jours après l’élection présidentielle bissau-guinéenne de dimanche dernier.
M. Embaló, qui dirige la Guinée-Bissau depuis 2020, après avoir été Premier ministre, était candidat à ce scrutin couplé avec des élections législatives.
Les militaires revendiquant le coup d’État disent appartenir à un ‘’haut commandement militaire’’ chargé de ‘’la restauration de l’ordre’’.
Les généraux Biague Na Ntan et Mamadou Touré, respectivement chef d’état-major général des armées et vice-chef d’état-major des armées, et le ministre de l’Intérieur, Botché Candé, ainsi que des leaders de l’opposition ont également été arrêtés par les militaires, selon plusieurs médias.
Umaro Sissoco Embaló et Fernando Dias da Costa, un candidat indépendant, disaient tous les deux avoir gagné l’élection présidentielle, dont les résultats devaient être annoncés dans les prochains jours.
Les militaires ont annoncé investi le général Horta N’Tam, un ex-chef d’état-major de l’armée de terre, président de la République, pour une durée d’un an.
ESF/MTN

