Tragédie à Columbus : les flammes qui ont brisé une famille sénégalaise et bouleversé tout un quartier de Saint-Louis
Selon le quotidien L’Observateur , Dans la nuit du 18 novembre, une maison de Columbus, dans l’État de l’Ohio, s’est transformée en brasier, emportant trois vies sénégalaises et plongeant la communauté de Goxu Mbathie (Saint-Louis) dans une douleur insondable.
Mame Khaly Dièye, son épouse Safiétou Diop et leur fils Cheikh ont péri dans l’incendie. Leur belle-fille Ndèye Ndiaye et son enfant, grièvement blessés, luttent toujours pour survivre.
Le drame, violent et brutal, a traversé l’Atlantique comme une onde de choc.
Une nuit d’horreur à Columbus
Alertés peu après minuit, les pompiers de Columbus se sont rués sur les lieux. Les flammes ravageaient déjà l’habitation où vivait la famille sénégalaise.
Lorsque les secouristes parviennent à pénétrer dans la maison calcinée, il est trop tard pour Mame Khaly, Safiétou et leur fils Cheikh.
Deux rescapés, Ndèye Ndiaye, la belle-fille, et son enfant, ont réussi à échapper à la mort :
• Elle en sautant par une fenêtre, au prix de deux jambes fracturées ;
• Lui transporté dans un état critique au Nationwide Children’s Hospital.
La jeune femme est aujourd’hui stabilisée au Mount Carmel East Hospital.
L’origine de l’incendie reste mystérieuse. Les enquêteurs de la police de Columbus, l’unité des homicides et la brigade spécialisée dans les incendies criminels ont établi un périmètre autour des décombres.
Accident ? Acte criminel ? Les deux pistes restent ouvertes.
Saint-Louis sous le choc : un silence qui en dit long
À Goxu Mbathie, sur la Langue de Barbarie, la maison familiale ne désemplit pas depuis l’annonce du drame. Pourtant, la vie semble figée. Le bruit de la mer, les éclats d’enfants, la chaleur du quartier : rien n’arrive à percer le lourd voile de tristesse. Dans une pièce assombrie, El Hadji Malick Diop, frère de Safiétou et cousin de Mame Khaly, peine à retenir ses larmes.
Sa voix tremble :
« Quand mon petit frère m’a appelé des États-Unis à deux heures du matin, j’ai senti le sol se dérober. Il m’a dit que la maison avait pris feu… puis que Mame Khaly, Safiétou et Cheikh n’avaient pas survécu. »
Autour de lui, les femmes psalmodient, les foulards trempés de larmes. Les voisins affluent, par vagues de solidarité, d’incompréhension et de chagrin.
Trois vies, trois histoires brisées
Mame Khaly, 63 ans : le pilier discret.
Toujours disponible, toujours utile, il était ce cousin sur lequel on pouvait compter. Installé depuis des années aux États-Unis, il avait travaillé dur pour obtenir ses papiers, puis faire venir progressivement son épouse et leurs enfants. À Columbus, il s’était inséré professionnellement, aidant encore sa famille restée au Sénégal et les voisins dans le besoin.
Safiétou Diop : la grande sœur de tous
Femme généreuse, pilier affectif, elle soutenait sans compter. « C’est elle qui a payé la dot de ma dernière épouse, un million de francs… Le premier de mes enfants porte le nom de Mame Khaly. Elle avait financé son baptême », confie Malick. Pour la famille comme pour le quartier, Safiétou était une main tendue, une âme douce, une mère pour tous.
Cheikh : le jeune espoir
À peine dans la vingtaine, brillant et respectueux, il avait rejoint ses parents aux États-Unis. Ses trois plus jeunes frères et sœurs, eux, sont toujours scolarisés à Saint-Louis.
Un avenir fauché trop tôt.
Rapatriement ou inhumation sur place ? Une attente interminable
Les corps n’ont pas encore été restitués. Les autorités américaines doivent d’abord déterminer les causes exactes de l’incendie.
La famille, à Saint-Louis, hésite :
« Si nous avons la possibilité de les rapatrier pour qu’ils reposent ici, nous le ferons. Sinon, ils seront enterrés aux États-Unis et une cérémonie sera organisée à Saint-Louis », explique El Hadji Malick.
En attendant, un mot revient dans toutes les conversations :
incompréhension.
Comment une famille si soudée, si généreuse, si discrètement dévouée aux autres, a-t-elle pu disparaître de manière aussi brutale ?
SOURCE DAKARACTU

