Présidentielle – Ambitions de reconquête du pouvoir : Des Socialistes pour des Surprises en 2024

S’exprimant en marge des lignes antagonistes de Aminata Mbengue Ndiaye et de Khalifa Ababacar Sall, des militants du Parti socialiste ont lancé le week-end dernier à Thiès, un mouvement dénommé «Surprises», et qui ne cache pas son ambition de conquérir le pouvoir en 2024.

Par Cheikh CAMARA – Des cadres, responsables et militants du Parti socialiste de tous horizons, tous membres et sympathisants du Mouvement «Surprises» (Socialistes unis pour la reconquête du pouvoir en vue de la restauration de l’idéal socio-démocratique et des équilibres au Sénégal), se sont retrouvés le samedi 7 janvier 2023, dans la Cité du Rail, pour prendre part à la cérémonie de déclaration de candidature de leur leader, Mor Faye, à la prochaine Présidentielle de 2024.

Une année que ce mouvement, composé de cadres du Parti socialiste établis au Sénégal et dans la diaspora, dénomme celle de «la reconquête du pouvoir».
Cette prise de position, qui va à contre-courant de celle du Parti socialiste arrimé aux flancs de la mouvance présidentielle, le candidat Mor Faye l’explique par le constat fait que cet ancrage à la Coalition Benno bokk yaakaar n’a eu comme effet que de réduire le Parti socialiste à sa plus simple expression.
«Notre parti, jadis le premier au Sénégal, est devenu méconnaissable et ses couleurs ont disparu sur l’échiquier politique national depuis plus d’une décennie. Ce parti, que nous avons hérité de nos illustres prédécesseurs, ne mérite pas son sort actuel, ne serait-ce que pour honorer la mémoire de ces derniers. Aujourd’hui, nous démarrons officiellement notre marche vers le Palais, avec comme slogan : 12 mois chronos sans relâche.» Une façon d’indiquer aux uns et aux autres leur ferme volonté de prendre en main le destin des Socialistes qui ont encore à cœur la reconquête du pouvoir.

Des socialistes authentiques qui avaient, tout juste après l’alternance, en 2000, accompagné le président Ousmane Tanor Dieng. Des jeunes à qui, souligne Mor Faye, «on a vendu «La Reconquête du pouvoir», tout juste après l’alternance.
Qui croient à une seule idéologie, le socialisme, et qui, alors que le Ps venait de perdre le pouvoir, avaient plus que jamais cru à la Reconquête du pouvoir». A ce moment, ils étaient des étudiants et sont, aujourd’hui, 20 ans après, devenus de très hauts cadres, à qui on a vendu le slogan «Reconquête» et qui sont restés socialistes. Ils remarquent qu’«au moment où des jeunes de notre génération se battent pour la direction du pays, nous, on nous demande de suivre quelqu’un qui n’a même pas un parti». Il note qu’«au moment où Ousmane Tanor Dieng, avant son rappel à Dieu, faisait appel à «l’unité des Socialistes», au moment où ce dernier nous avait vendu la «Reconquête», les jeunes avec qui il se trouvait sur le champ de bataille sont aujourd’hui là, devenus tous des responsables, des pères de famille. 20 ans après, ils portent à présent l’âge qu’avaient Ousmane Tanor Dieng, Khalifa Sall, Serigne Mbaye Thiam, Aminata Mbengue Ndiaye, Aïssata Tall Sall, entre autres».

Les responsables du mouvement Surprises se demandent alors : «Qu’est-ce qui fait qu’aujourd’hui ils veulent renoncer à la Reconquête, pour que le Parti socialité puisse soutenir le Président Macky Sall, que Khalifa Sall puisse être un porteur de micro au sein de l’opposition ?», alors que, poursuivent-ils, «nous, les jeunes qu’ils ont formés eux-mêmes, nous sommes là, vivants».

Les amis de Mor Faye soulignent : «S’ils renoncent maintenant à avancer, pour nous, la meilleure des choses, ce n’est pas d’abandonner, mais de profiter de ce produit qu’ils ont déjà formé et formaté, pour maintenant concrétiser leur rêve de Reconquête.»

Pour Mor Faye, «au moment où maintenant ils ne peuvent plus partir, nous avons pris nos responsabilités en main, en tant que Socialistes, pour réunir tous les Socialistes, en particulier toute la Gauche, pour venir sauver le pays, parce que ce régime en place se veut libéral, et on ne doit pas oublier que le Président Abdoulaye Wade avait déclaré, sous son magistère, vouloir rester au pouvoir pendant 50 ans au minimum.»

Il n’hésitera pas à déduire qu’«en 2024, Abdoulaye Wade plus Macky Sall, ce sont déjà 24 ans de pouvoir. Et ça risque de continuer».

Selon lui, «même si cela doit avoir lieu, que ça ne soit quand même pas avec l’aide assidue des Socialistes». En tout état de cause, le mouvement Surprises se veut catégorique : «Le Parti socialiste ne doit pas disparaître de l’échiquier politique national, pour que les présidents Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Ousmane Tanor Dieng soient fiers de leur héritage.»

Correspondant – LEQUOTIDIEN