«On ne peut plus y entrer»: en Syrie, une semaine après le cessez-le-feu, la ville de Soueïda reste verrouillée
En Syrie, la situation humanitaire s’est dégradée dans le sud du pays suite aux violents combats qui ont opposé les milices druzes, les clans bédouins et la sécurité générale du nouveau gouvernement. Depuis le cessez-le-feu déclaré le 19 juillet 2025 par le gouvernement, la ville de Soueïda, fief de la communauté druze, vit comme assiégée L’aide humanitaire, les familles de déplacés et les journalistes peinent désormais à entrer.
Avec Manon Chapelain envoyée spéciale RFI dans la province de Soueïda,
Le check-point de Bosra Al-Cham est rempli d’hommes en armes. Depuis le cessez-le-feu qui a mis fin aux combats entre clans bédouins et milices druzes, les forces de la sécurité générale ont été déployées là, unique point d’entrée vers Soueïda. Plus personne, ou presque, n’est autorisé à entrer. Ni même les journalistes. Ce combattant invoque des raisons de sécurité. « Les Druzes sont des hors-la-loi. Ils font n’importe quoi, ils vont vous cibler, c’est sûr ! », signale-t-il.
La route est barrée d’une immense butte de terre. De l’autre côté, un « no man’s land », puis Soueïda, barricadée depuis une semaine. Une femme bédouine et son fils, déplacés, attendent là. Elle regarde en direction de ses terres. « On est sortis de Soueïda car il y avait les attaques, la guerre. Depuis on dort dans une école. Soueïda pour nous, c’est fini. On ne peut plus y entrer ».
Une situation toujours critique
Sur les réseaux sociaux, la communauté druze accuse le gouvernement de vouloir limiter volontairement l’accès à l’information. À l’intérieur, ils manquent de tout. Hind est journaliste et habite à Soueïda. « La situation générale est vraiment préoccupante. J’étais à l’hôpital un peu plus tôt et toutes les personnes avec qui j’ai parlé m’ont dit qu’il y avait de sérieuses pénuries de matériels médicales », souffle-t-elle au bout du fil.
Lundi 28 juillet, 27 camions d’aides humanitaires ont été autorisés à entrer. Mais selon plusieurs organisations, la situation reste critique. Depuis le début des combats, près de 225 000 personnes ont directement été affectées.

