Cannes 2025: une cérémonie d’ouverture marquée par une actualité internationale sombre

Le 78e Festival international du film de Cannes s’est ouvert ce mardi 13 mai 2025 dans le sud de la France. Comme on pouvait s’y attendre, l’actualité internationale a été au cœur de la cérémonie d’ouverture du plus grand événement annuel du 7e art, en particulier la présidence Trump et la guerre à Gaza.

Par : Kèoprasith Souvannavong – envoyé spécial RFI à Cannes

« Aux États-Unis, nous luttons d’arrache-pied pour défendre la démocratie que nous considérions toujours comme acquise », a lancé l’acteur Robert De Niro en recevant une Palme d’or d’honneur pour sa longue et brillante carrière, remise par la star américaine Leonardo DiCaprio, pour qui De Niro a été « un modèle » et avec qui il a plusieurs fois partagé l’affiche.

Robert De Niro, 81 ans, opposant déclaré au président américain Donald Trump, n’y est pas allé par quatre chemins, appelant à « défendre la démocratie » face à un Donald Trump qu’il qualifie d’ « inculte », avant d’enfoncer le clou : « L’art est inclusif, il réunit les gens, comme ce soir, l’art est en quête de liberté, l’art inclut la diversité et c’est pourquoi l’art est menacé ! C’est pourquoi nous sommes une menace pour les autocrates et les fascistes de ce monde. » 

Donald Trump « a coupé les fonds pour les sciences humaines, pour la formation supérieure, et il annonce maintenant 100% de droits de douane sur les films produits à l’extérieur des États-Unis […] C’est inacceptable, et ce n’est pas simplement un problème américain, c’est un problème de portée globale », a dénoncé le monstre sacré de Hollywood, chaudement applaudi par la salle, avant de conclure par ces mots en français : « La liberté, l’égalité, la fraternité. »

Hommage à la photojournaliste palestinienne Fatima Hassouna, tuée à Gaza 

Avant Robert De Niro, c’est l’actrice française Juliette Binoche, présidente du jury de cette 78e édition du festival, qui a rendu hommage à la photojournaliste palestinienne Fatima Hassouna, tuée par un bombardement israélien à Gaza en avril. « Fatima aurait dû être parmi nous ce soir. L’art reste. Il est le témoignage puissant de nos vies, de nos rêves », a-t-elle déclaré, sans oublier d’évoquer les « otages du 7-Octobre et tous les otages, les prisonniers, les noyés qui endurent la terreur et meurent dans un terrible sentiment d’abandon ».

Pour la star française et artiste engagée, vêtue d’un haut blanc coiffant sa chevelure, telle une madone, « guerre, misère, dérèglement climatique, misogynie primaire, les démons de nos barbaries ne nous laissent aucun répit […] Contre l’immensité de cette tempête, nous devons faire naître la douceur, transformer nos visions, fragmenter en confiance, retrouver, guérir, guérir notre ignorance et lâcher nos peurs, notre égoïsme, changer de cap ».

Hommage aussi au réalisateur décédé David Lynch 

La cérémonie d’ouverture a également été marquée par l’hommage rendu, en chanson, par la chanteuse française Mylène Farmer au cinéaste américain David Lynch, réalisateur notamment d’Elephant Man et de Mulholland Drive, mort en janvier à 78 ans.

C’est sur un ton plus léger que s’est achevée cette cérémonie, avec un Quentin Tarantino survolté. Le 78e Festival de Cannes est « officiellement ouveeert ! », a hurlé le cinéaste américain, lauréat de la Palme d’or en 1994 avec Pulp Fiction.

Partir un jour, le long métrage projeté en ouverture, s’inscrit, lui aussi, dans une note plus légère : un film musical français, signé Amélie Bonnin, qui suit une cheffe cuisinière de retour dans son village d’enfance. 

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