Conférence sur l’océan
Près de cent pays appellent à un traité ambitieux sur la pollution plastique – L’une des maladies dont souffre l’océan, c’est la pollution plastique et à quelques mois d’un nouveau round de négociation pour un traité contre la pollution plastique, en août à Genève, la troisième conférence des Nations unies sur l’Océan de Nice (Unoc3) est aussi une occasion de préparer le rendez-vous. Un appel pour un traité plastique ambitieux a été lancé, mardi, par 95 pays, plus de la moitié des 170 pays impliqués depuis 2022 dans la négociation sur ce dossier.
Avec notre envoyée spéciale à Nice, Pauline Gleize – RFI
Privilégier l’écoconception, supprimer les composants dangereux et surtout réduire la production de plastique, voici quelques-uns des principes clefs de cet appel lancé à Nice. Or, la réduction des déchets est une pierre d’achoppement des négociations plastiques.
« Un certain nombre de pays essayent de nous faire croire que c’est en agissant sur la collecte, le tri et le recyclage que nous allons mettre un terme à la à la pollution plastique. Ceci est un mensonge », a affirmé Agnès Panier-Runacher, ministre française de la Transition écologique.
« Un fléau qui nous préoccupe au plus haut point »
Parmi les signataires : la RDC. La ministre Eve Bazaiba s’est notamment inquiétée des effets des microplastiques que nous ingérons et respirons. « C’est un fléau qui nous préoccupe au plus haut point. Le revers de l’utilisation de ces plastiques, c’est la pollution qui déstabilise nos familles, la pollution qui déstabilise nos vies », a-t-elle assuré.
Les signataires sont dans l’ensemble ceux qui défendaient la réduction de la production lors des négociations de Busan en Corée du Sud. Laurianne Trimoulla, de la fondation Gallifrey, savoure tout de même une victoire. « Il reste des pays visiblement hésitants. Il en reste un certain nombre. Et de voir que les pionniers sont toujours là. Il y a un effet domino qui peut se produire. Et c’est là-dessus que l’on compte ».
Partenariat avec Plastic Odyssey
Mardi, l’Unesco a par ailleurs annoncé un partenariat avec Plastic Odyssey, un collectif engagé pour réduire la pollution des océans. Pour commencer, Plastic Odyssey ira nettoyer 25 îles classées au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Tout a commencé lors d’un premier partenariat sur l’île d’Henderson dans le Pacifique. Une équipe était déjà venue rassembler des déchets amenés par l’Océan. Mais, elle n’a pas pu les évacuer, la barrière de corail bloquant l’accès. Plastic Oyssey, présidé par Simon Bernard a relevé le défi.
« On a envoyé une équipe de dix personnes qui est restée sur l’île pendant dix jours, qui a nettoyé les dix tonnes de plastique et qui a pu extraire, en utilisant différentes techniques, ce plastique, pour la première fois, détaille Simon Bernard. Parmi les techniques, on a utilisé un parachute ascensionnel qui nous a permis de faire voler les déchets au-dessus de la barrière de corail ».
Intervenir avant la dégradation du plastique
Le partenariat avec l’Unesco facilitera l’accès aux îles dont l’accès est restreint. Les expéditions auront aussi un caractère scientifique. « Ce qu’on veut faire, c’est pouvoir faire un avant après, étudier l’impact actuel de la pollution sur les écosystèmes et ensuite revenir après un nettoyage de grande ampleur pour regarder quel impact ça a pu avoir », poursuit-il.
Chaque île aura des problématiques différentes. Pour la prochaine sur la liste, Aldabra, un atoll des Seychelles, une cartographie de la pollution sera effectuée avec des drones en octobre.
Mais la source de pollution n’étant pas tarie, nettoyer une fois ne suffira pas. « Si on y va tous les cinq ans. On est suffisamment rapide pour éviter la dégradation du plastique et éviter que ça se termine en microparticules et que ce soit impossible à collecter » assure Simon Bernard.
Le plastique sera ensuite recyclé en mobilier. Plastic Odyssey a ouvert une dizaine d’usines de recyclage en Afrique en Asie.

