Malgré son importante contribution à l’économie, l’assurance tarde encore à répondre aux défis économiques et sociaux du pays, selon la FSSA

Dakar, 8 mai (APS) – Le marché de l’assurance, bien qu’il contribue beaucoup à l’économie sénégalaise, tarde encore à répondre aux défis économiques et sociaux du pays, a relevé, jeudi, à Dakar, la présidente de la Fédération sénégalaise des sociétés d’assurances (FSSA), Oumou Niang Touré.

‘’Le marché sénégalais de l’assurance doit impérativement évoluer pour répondre aux défis économiques et sociaux du pays’’, a plaidé Mme Touré, ajoutant : ‘’Les acteurs économiques, y compris l’État, ont une responsabilité collective, celle d’adopter un dispositif fiscal attractif,  d’encourager les synergies entre les institutions, d’instaurer une régulation plus adaptée, de renforcer et de faciliter l’accès aux produits de l’assurance vie.’’

En intervenant à l’ouverture de la première édition du Salon de l’assurance vie, une rencontre de deux jours (8 et 9 mai), Oumou Niang Touré a réclamé la défiscalisation des produits d’assurance vie en vue de l’accroissement de l’épargne des personnes assurées et de la contribution de l’assurance aux investissements nationaux.

‘’L’assurance vie au cœur de la souveraineté économique et sociale : levier de transformation pour une Afrique résiliente et inclusive’’ est le thème de cet évènement.

— L’assureur vie développe une grande capacité de mobilisation de l’épargne — 

L’assurance, en jouant un rôle important dans la protection des personnes et des biens, ‘’est non seulement un facteur de résilience des populations, mais aussi un facteur de protection du tissu économique, par sa capacité à amortir l’impact des dommages qui pourraient compromettre […] l’existence des entreprises et de l’emploi’’, a expliqué Mme Touré.

Selon la présidente de la FSSA, l’assurance est aussi un important outil de mobilisation de l’épargne, outre le fait qu’il protège des aléas de la vie.

‘’Quand on dit que l’assureur est un investisseur institutionnel, on fait davantage référence à l’assureur vie qui, contrairement à l’assureur dommage, développe une grande capacité de mobilisation de l’épargne, à travers des contrats portant souvent sur une longue durée. Et les sommes collectées servent à financer le développement, à l’aide des placements soumis à une réglementation rigoureuse et définie par le code CIMA’’, celui de la Conférence interafricaine des marchés d’assurance, a expliqué Oumou Niang Touré.

Le chiffre d’affaires des compagnies d’assurances exerçant des activités au Sénégal était de 291 milliards en 2024, contre 272 milliards en 2023, soit une hausse de 7 %, a-t-elle indiqué.

‘’Les prestations payées s’élèvent à 133 milliards en 2024, contre 119 milliards en 2023, soit une hausse de 11 %’’, a signalé la présidente de a FSSA.

Elle précise que ces charges ne prennent pas en compte les frais de gestion et les commissions payées par les assureurs.

— L’État compte beaucoup sur le marché de l’assurance pour financer ses projets et programmes — 

Les placements des compagnies d’assurance s’élevaient à 599,17 milliards de francs CFA en 2023, contre 509,51 milliards en 2022, soit une hausse de 17,60 %, selon Mme Touré.

‘’Cette hausse est partiellement imputable aux titres d’État et assimilés […] et aux dépôts en banque, qui ont respectivement des taux de progression de 39 % et 15 % sur la même période, soit une augmentation globale de 90 milliards de francs CFA en valeur absolue’’, a indiqué la présidente de la FSSA.

Le directeur général du secteur financier et de la compétitivité au ministère des Finances et du Budget, Bamba Ka, signale que l’État, confronté à des difficultés budgétaires, compte beaucoup sur le marché de l’assurance pour financer ses projets et programmes.

‘’À côté des outils classiques de collecte des ressources intérieures, les impôts et les taxes par exemple, la mobilisation de l’épargne nationale est un levier important sur lequel il faudra davantage compter pour le financement des projets […] C’est bien à ce niveau que le secteur de l’assurance, dans son rôle de collecteur d’épargne, est attendu, à côté d’autres segments, dont les Sénégalais vivant à l’étranger’’, a signalé M. Ka en intervenant au Salon de l’assurance vie au nom du ministre des Finances et du Budget.

Selon lui, la contribution des assureurs sénégalais au financement de l’économie nationale s’élevait à environ 600 milliards de francs CFA en 2023.

HB/ESF

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