Nouvelle Assemblée nationale: La rupture vire au cauchemar !

Le 12 septembre 2022 restera à jamais dans les annales de l’Assemblée nationale. Injures, échanges de coups de poing entre députés membres de l’opposition, notamment Yewwi askan wi, et parlementaires du camp présidentiel ont rythmé cette folle journée à la Place Soweto. Mais aussi, il y a eu des jets de sachets d’eau. Tous ceux qui espéraient ou croyaient à la rupture ont connu la pire déception politique de leur vie. Pendant la campagne, l’opposition, incarnée par Ousmane Sonko et Cie, a chanté la rupture sur tous les poduims de meeting. A l’arrivée, Guy Marius Sa­gna, «éternel indigné», ne s’est pas départi de son tempérament.

L’installation du Bureau, qui était prévue à 10 heures, a finalement commencé 3 heures plus tard ce 12 septembre 2022, sous haute tension. La cause, des malentendus entre les deux camps qui, pendant un long moment, s’attaquaient par presse interposée et n’attendaient que le moment propice pour en découdre.

Après le début des travaux à 14h 30 mn, Barthélemy Dias ouvre les hostilités. Il arrache le micro. La tension monte. L’Hé­mi­cycle s’enflamme. Barth’, qui soutient que parmi les députés figurent des analphabètes, propose d’utiliser des bulletins à couleurs. Un acte mal perçu par la mouvance présidentielle, qui réplique par des injures. C’est le début d’une bagarre généralisée. Des scènes inédites. Les débris ont même parfois été utilisés comme armes. L’As­semblée a été mise sens dessus-dessous avec le mobilier saccagé.

Un autre incident viendra perturber le déroulement du vote. L’opposition a refusé la présence à l’Assemblée nationale, des ministres Abdoulaye Daouda Diallo et Abdoulaye Sow, qui est jugée illégale. Elle estime que la Constitution interdit ce cumul de fonctions et, par conséquent, ils avaient 8 jours, à compter de la proclamation des résultats, pour démissionner. Le groupe parlementaire Benno réplique en déclarant qu’il s’agit d’une mauvaise interprétation de la loi. Les multiples tentatives d’appel au calme de la présidente de séance, Aïda Sow Diawara, ne donneront rien. Il a fallu l’intervention de la gendarmerie pour faire régner la loi. Ainsi Barth’, Abass Fall, Guy Marius Sagna, Ahmed Aïdara et compagnie ont été délogés par force. Après la tempête, le calme. Le Bureau sera installé. Mais les membres de l’Inter-coalition Yewwi-Wallu n’ont pas voté et ont constaté la perte de la présidence de l’As­semblée.

Déjà, cette journée du 12 septembre avait montré les prémices que la rupture tant chantée n’est que chimère. Quelques mois plus tard, la députée Amy Ndiaye Gniby est victime d’une agression physique en pleine séance plénière. Les auteurs, ses collègues Massata Samb et Mamadou Niang. Ces derniers accusaient la dame d’avoir tenu des propos discourtois à l’encontre de leur marabout, Serigne Moustapha Sy. Il est guide moral des Moustar­chidines et président fondateur du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur). Des faits qui ont eu lieu lors du vote du budget du ministère de la Justice. L’affaire est toujours pendante devant la Justice.


Par Aliou DIALLO

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