France: une semaine très européenne pour Emmanuel Macron

Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen participent lundi 5 mai à la Sorbonne à la conférence « Choose Europe for Science ». À l’image des sommets « Choose France » lancés par le chef de l’État pour attirer les entrepreneurs, cette initiative vise à appeler les scientifiques à venir en Europe au moment où ils font l’objet de menaces aux États-Unis. Il s’agit de la première séquence d’une semaine très européenne pour Emmanuel Macron.

Par : Valérie Gas – SOURCE RFI

Ursula von der Leyen ce lundi 5 mai, Friedrich Merz le 7 mai et Donald Tusk le 9 mai. Trois interlocuteurs pour trois rendez-vous destinés à afficher l’ambition européenne d’Emmanuel Macron. Avec la présidente de la Commission de Bruxelles, le chef de l’État veut accélérer l’agenda européen de compétitivité et de souveraineté depuis la Sorbonne, là où il avait fait son grand discours sur l’Europe en 2017.

Avec le nouveau chancelier allemand, qui à peine investi va venir à Paris et dont la relation avec le président de la République est décrite par l’Élysée comme « approfondie, sincère et opérationnelle », Emmanuel Macron veut « retrouver le réflexe franco-allemand » un peu perdu avec Olaf Scholz.

Avec le Premier ministre polonais, qu’il va recevoir à Nancy, Emmanuel Macron veut renforcer le lien bilatéral en signant un traité d’amitié et de coopération sur le modèle de ceux qui lient la France à l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne. Au moment où le sort de l’Ukraine est toujours suspendu aux négociations entre les États-Unis et la Russie, Emmanuel Macron entend resserrer les liens notamment en matière de défense avec le plus grand pays d’Europe orientale.

Trois séquences et un objectif : montrer qu’Emmanuel Macron veut plus que jamais porter le projet européen.

L’Europe donne rendez-vous au monde de la recherche

Un lieu prestigieux : l’université de la Sorbonne, la présence d’Emmanuel Macron et d’Ursula von der Leyen, des présidents d’universités européennes réunis… Le message que la France et l’Europe veulent envoyer aux chercheurs étrangers est clair : « Venez travailler chez nous ! ». Le président avait annoncé la tenue de la conférence à la mi-avril, au moment où était lancée une plateforme Choose France for Science. Avant l’annonce d’une initiative similaire du Centre national de la recherche française (CNRS), premier organisme européen en nombre de chercheurs.

Selon l’Élysée, l’enjeu est de montrer l’attractivité du vieux continent à l’heure où la liberté académique est attaquée aux États-Unis par la nouvelle administration Trump. Autrefois paradis de la recherche, de plus en plus de chercheurs, jeunes et moins jeunes, envisagent de quitter le pays.

Pour les attirer, le président français et celle de la commission européenne présentent donc un programme d’accueil dont les contours restent encore flous. La conférence mêle annonces concrètes et réflexions sur l’avenir. Des crédits et des montants seront annoncés précisent les organisateurs. On connait cependant la cible. Les chercheurs travaillant dans des domaines déjà identifiés comme l’intelligence artificielle, l’informatique quantique ou les technologies de décarbonation sont visés. A priori, rien en revanche pour les sciences humaines et sociales, pourtant parmi les plus touchées par l’offensive contre la recherche académique lancée aux États-Unis.

La plateforme Choose France for Science indique que l’État pourrait abonder jusqu’à 50% de certains projets de recherche, au mérite. Mais les opérateurs attendent une annonce sur l’enveloppe globale qui sera allouée. L’initiative fait grincer les dents des syndicats français de l’enseignement supérieur et de la recherche qui la jugent « choquante, voire indécente ».

Rien n’a encore filtré d’éventuelles mesures que pourrait annoncer Ursula von der Leyen, qui a fait savoir mardi que Bruxelles ferait des « propositions pour aider les scientifiques et les chercheurs à « Choisir l’Europe » ».

Il s’agit de rendre plus attractifs la France et le Vieux Continent, où les rémunérations et les montants consacrés aux chercheurs et à la recherche sont très en deçà des États-Unis. Même si le continent dispose d’atouts indéniables en la matière, que ce soit dans la qualité de ses infrastructures de recherche pour leurs travaux ou dans le cadre d’accueil pour leurs familles.

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