Interprétation de l’amnistie : PASTEF N’AMADOU PAS

Tourner la page de l’amnistie et rendre justice aux victimes des évènements de 2021 et 2024. C’est ce que réclament les proches de ces dernières.

Il faut abroger la loi d’amnistie. L’objectif est d’éviter que de nouvelles violences se reproduisent dans le pays. Telle est la conviction des membres du Collectif des victimes des évènements de 2021 et 2024. Ces derniers sont persuadés que l’amnistie crée un déni et empêche d’établir les responsabilités dans les tensions politiques en question.

Le représentant de la famille de Baba Kaana (le rappeur tué aux Hlm) a insisté, hier au siège d’Amnesty international, sur les revendications du Collectif des familles endeuillées : «Nous ne réclamons que justice et réparation.» Il appelle les autorités à faciliter l’obtention des certificats d’hérédité et les remercie pour l’assistance financière de 5 milliards de F Cfa. Toutefois, il précise : «Certains parlent d’indemnisation, mais nous exigeons d’abord la justice.»

Concernant ceux qui prétendent parler en leur nom, il prévient : «Nous les poursuivrons en justice pour usurpation.»

Les familles des victimes des manifestations politiques dénoncent l’exploitation abusive de leur nom. Elles ont également affirmé qu’aucune personne ni organisation, en dehors d’Amnesty, n’a été mandatée pour s’exprimer en leur nom. Elles l’ont fait savoir en tirant le bilan de quatre années de troubles au Sénégal en conférence de presse, hier au siège d’Amnesty Sénégal. «Ceux qui prétendent lutter pour nous doivent arrêter. Ils usurpent notre cause et en profitent financièrement. Nous n’avons mandaté personne. La seule entité habilitée à parler en notre nom est Amnesty Sénégal», fait savoir Abdoulaye Wade, frère de Babacar (20 ans, tué par balle). Le père de Massiré Guèye (15 ans, tué à Diamaguène) exprime son amertume face à l’indifférence des autorités qui, selon lui, tardent à les recevoir malgré le sacrifice de leurs enfants pour leur programme. «Nous vivons dans des difficultés permanentes et souffrons énormément», déplore-t-il.

Entre mars 2021 et février 2024, les manifestations ont coûté la vie à de nombreux jeunes Sénégalais, âgés de 15 à 35 ans. Au moins 78 décès ont été recensés dont 51 par balle, selon les chiffres avancés. Les parents des victimes apportent leur soutien à l’honorable député Ama­dou Bâ (n°2) dans sa demande d’interprétation de la loi d’amnistie initiée par Macky Sall.

Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn

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