Qui sont ces cardinaux africains qui veulent changer l’Église ?
Le Pape François est malade et hospitalisé depuis plus d’un mois, il vient de convoquer les cardinaux sans préciser la date du consistoire. Sera t-il question de l’avenir de son pontificat ? Deux cardinaux africains pourraient en tous cas jouer un rôle majeur dans l’avenir de l’Eglise. Fridolin Ambongo Besungu, l’archevêque et cardinal de Kinshasa, le fidèle soutien de François et Robert Sarah, le cardinal guinéen l’éternel opposant. Qui sont-ils ?
Par Pierre Desorgues – SOURCE AFP AVEC TV5
Le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa
Archevêque de Kinshasa en 2018 créé Cardinal par le pape François, le cardinal Fridolin Ambongo est membre du Conseil des cardinaux depuis 2020, un gouvernement de l’Eglise qui ne dit pas son nom. Aucun prélat africain n’a eu un tel rôle institutionnel, une telle influence au sein du Vatican.
Théologien mais surtout homme d’action, le Congolais est apprécié de François. En privé Le pape aurait plusieurs fois loué son action politique et social au Congo, notamment en 2019 en faveur d’élections libres et démocratiques. Il milite au sein de la CENCO, la Conférence épiscopale des évêques de la RDC, véritable organisation de médiation entre les différents forces politiques du pays. Face à la poussée du M23 dans l’est du pays, il ne cesse d’appeler à la cessation des hostilités. Il est élu président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam), l’organe unifiant les évêques africains. Il est l’homme fort du catholicisme africain.
En 2024 Fridolin Ambongo s’oppose pourtant au souverain pontife. Il signe la déclaration des Eglises d’Afrique qui refusent toute bénédiction des personnes homosexuels. Une mesure pourtant, voulue par François. Mais les deux hommes restent proches et le pape ne verrait pas d’un mauvais oeil que Fridolin Ambongio devienne le premier pape africain.
Un autre cardinal, influent se dresse pourtant devant les ambitions présumés de l’archevêque de Kinshasa : e très conservateur guinéen Robert Sarah.
Robert Sarah, le très conservateur cardinal guinéen
Nommé cardinal par le pape Benoit XVI en 2010, Robert Sarah n’a eu de cesse de s’opposer ) toute réforme de l’église sous le pontificat de François. En 2015, François met sur la table la question du célibat des prêtre et des couples divorcés. Il convoque un synode sur la famille qui se veut réformateur.
Mais Robert Sarah réagit et réunit en catimini, dans une petite salle de Saint Pierre de Rome, 51 évêques africains opposés au pape. L’objectif est clair. Tuer dans l’oeuf toute réforme. Le synode est donc un échec. Le cardinal Sarah est ainsi le chef naturel de la faction conservatrice au sein de la Curie.
L’ancien archevêque de Conakry reste donc très influent en Afrique. Le 15 juin 2025, jour de ses 80 ans, il devrait perdre son droit de voter au conclave. Mais il est reste un candidat sérieux au poste de par .
Au début du pontificat de François les prélats africains étaient marginalisés au sein du vatician. Mais Ces dernières années ils sont de plus en plus influents.Il sont au nombre de 29 cardinaux issus du continent africain.
Ils représentent environ 250 millions de catholiques africains. L’avenir de l’Eglise ne se fera pas sans eux