Ukraine : des « questions importantes » quant à une trêve, dit Poutine, Zelensky dénonce des « manipulations »

Vladimir Poutine a souligné jeudi que des « questions importantes » devaient être réglées concernant la proposition des Etats-Unis d’une trêve en Ukraine. Donald Trump souhaite de son côté qu’elle soit mise en oeuvre sans délai mais Volodymyr Zelensky met en garde contre des « manipulations ».

Les horaires sont donnés en temps universel.

10h40 – Vers un cessez-le-feu ?

Le Kremlin dit que l’émissaire américain Witkoff transmettra un message de Poutine à Trump

Le Kremlin a annoncé vendredi que Vladimir Poutine avait remis à l’émissaire américain Steve Witkoff un message à Donald Trump au sujet de sa proposition de cessez-le-feu en Ukraine, un projet suscitant à la fois des réserves et un « optimisme » prudent pour Moscou.

Le président russe a « transmis via Witkoff des informations et des signaux supplémentaires à l’attention du président Trump », a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, se disant « prudemment optimiste », lors de son briefing quotidien auquel participe l’AFP.

« Quand Steve Witkoff apportera toutes les informations au président Trump, nous déterminerons le timing pour une conversation » entre les deux présidents, a-t-il dit.

Sous pression américaine, l’Ukraine a accepté en début de semaine une trêve immédiate et inconditionnelle si celle-ci était également suivie par la Russie qui, jusqu’ici, s’est gardée d’apporter une réponse claire.

Jeudi, Vladimir Poutine a ainsi émis des réserves invoquant des « questions importantes » à régler au préalable, tout en prenant soin de ne pas rejeter complètement l’initiative de Donald Trump.

« Nous sommes pour, mais il y a des nuances », avait notamment déclaré le président russe, affirmant vouloir « en parler » avec les Américains et « peut-être appeler le président » Trump.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, quant à lui, dénoncé dans la foulée les « propos manipulateurs » de son homologue russe, l’accusant de « faire traîner les choses ».

Donald Trump, tout en qualifiant de « très prometteurs » les derniers propos de Vladimir Poutine, a averti que « ce serait un moment très décevant pour le monde » si la Russie rejetait son plan d’une suspension pendant 30 jours des combats en Ukraine.

« J’aimerais le rencontrer ou parler avec lui », a-t-il ajouté, « mais il faut régler rapidement la question » d’une trêve, a poursuivi Donald Trump.

10h30 – Offensive russe

L’armée russe dit poursuivre sa progression rapide dans la région de Koursk

L’armée russe a revendiqué vendredi la reprise de la localité de Gontcharovka, dans la région russe de Koursk, dernière illustration en date des avancées rapides de Moscou dans cette zone occupée par les forces ukrainiennes depuis l’été 2024.

Le ministère russe de la Défense a affirmé dans un communiqué que ses troupes avaient « libéré » Gontcharovka, située dans la banlieue de Soudja, ville de la région de Koursk que la Russie a affirmé avoir reprise la veille à l’armée ukrainienne. Kiev n’a pas commenté ces informations.

Le président russe Vladimir Poutine a ordonné cette semaine à son armée d’expulser « dans les plus brefs délais » les troupes ukrainiennes du sol russe, condition essentielle à ses yeux avant d’éventuelles discussions de paix.

Les « prochaines étapes » vers une trêve et la paix en Ukraine dépendront du succès de son armée pour chasser les troupes ukrainiennes de la région de Koursk, a-t-il prévenu jeudi.

L’Ukraine avait lancé une offensive dans la région de Koursk en août 2024, répliquant à l’assaut lancé par Moscou contre son territoire en février 2022.

Le pays espérait forcer la Russie à détourner ses soldats des autres parties du front et utiliser ce territoire comme monnaie d’échange en cas de négociations de paix.

Mais les soldats ukrainiens ont été contraints de reculer rapidement ces derniers jours, depuis une percée russe qui a coïncidé avec le gel de plusieurs jours de l’aide militaire américaine, notamment en matière de renseignement, essentielle pour Kiev.

Le chef d’état-major russe Valéri Guérassimov a assuré mercredi que ses troupes avaient déjà repris « plus de 86 % » de la zone conquise par Kiev (environ 1 500 km²).

Vladimir Poutine, lors d’une très rare visite dans la région de Koursk annoncée mercredi, avait, pour sa part, dit s’attendre à ce que la région « soit bientôt complètement libérée de l’ennemi ».

Face à la progression rapide russe, le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, avait pour sa part suggéré mercredi que ses troupes se repliaient dans la région, sans donner plus de détails.

Le long de la frontière entre la région russe de Koursk et celle ukrainienne de Soumy, les forces ukrainiennes « continuent de détecter des tentatives de petits groupes d’assaut » russes pour « entrer le plus en profondeur possible » sur le sol ukrainien, en direction de Novenké et Jouravka, a par ailleurs indiqué vendredi Andriï Demtchenko, porte-parole des gardes-frontières ukrainiens.

9h40 – Frappes ukrainiennes

L’Ukraine dit avoir frappé des infrastructures militaires et énergétiques en Russie

L’Ukraine a dit vendredi avoir frappé dans la nuit un entrepôt de missiles et deux stations de compression de gaz en Russie, quelques heures après les réserves émises par Vladimir Poutine sur la trêve proposée par les États-Unis et acceptée par Kiev.

Les forces ukrainiennes attaquent des cibles militaires et énergétiques en Russie, en réponse à son invasion de l’Ukraine et aux bombardements quotidiens depuis février 2022.

Dans un communiqué, les services spéciaux ukrainiens (SBU) ont dit que leurs drones avaient touché dans la nuit de jeudi à vendredi « un dépôt de missiles pour les systèmes S-300/S-400 » dans la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, provoquant une explosion.

Le SBU a également assuré avoir visé et frappé deux stations de compression de gaz dans les régions russes de Tambov et Saratov, situées à des centaines de kilomètres du front mais à portée des drones développés par Kiev pour répliquer aux frappes russes.

Cette « opération spéciale » du SBU « réduit la capacité de financer la guerre contre l’Ukraine et le potentiel militaire de l’armée russe », se sont-ils félicités dans ce communiqué.

8h40

Russie : 14 ans de prison pour haute trahison au profit de l’Ukraine

Un tribunal militaire russe a annoncé vendredi avoir condamné à 14 ans de prison un habitant de la région d’Irkoutsk, en Sibérie orientale, pour haute trahison au profit de l’Ukraine.

Depuis février 2022 et l’assaut russe contre son voisin ukrainien, la Russie a engagé une vaste répression de ses détracteurs. Les procès pour « trahison »« terrorisme »« extrémisme »« sabotage » ou « espionnage » se sont multipliés.

« Partisan convaincu » de l’organisation « Légion de la liberté de Russie », classée terroriste par les autorités russes, Sergueï Brioukhanov « a été condamné à 14 ans de prison », a indiqué le Deuxième tribunal régional oriental dans un communiqué.

Il a été accusé d’être entré en contact avec cette organisation composée de volontaires russes combattant pour l’Ukraine et d’avoir intégré ses rangs, selon un communiqué du tribunal.

« Tout en comprenant que cette organisation est contrôlée et dirigée par les services spéciaux ukrainiens et mène des activités dirigées contre la sécurité de la Russie », Sergueï Brioukhanov a commis, sur son ordre, une « haute trahison en recueillant et transmettant des informations sur des sites stratégiques du ministère de la Défense », affirme le communiqué.

Il a également été accusé d’avoir gravé les symboles de cette organisation dans différents endroits d’Irkoutsk et d’avoir recruté ses proches pour l’aider dans ses activités, selon la même source.

Outre les procès pour « trahison », des milliers de personnes ont été sanctionnées, menacées ou emprisonnées en Russie depuis 2022 en raison de leur opposition au conflit en Ukraine.

7h25 – Attaque ukrainienne

La Russie dit avoir abattu quatre drones ukrainiens se dirigeant vers Moscou

La Russie a annoncé vendredi avoir abattu quatre drones ukrainiens se dirigeant vers Moscou, une autre attaque d’engins lancés par l’Ukraine ayant provoqué un incendie dans un dépôt de pétrole dans la région de Krasnodar, dans le sud-ouest du pays.

Cette annonce est intervenue quelques heures après une déclaration du président russe Vladimir Poutine qu’il était favorable à une trêve de 30 jours en Ukraine, proposée par les États-Unis à l’issue de discussions en Arabie Saoudite, mais qu’il y avait des « nuances » et des « questions importantes » à régler avant.

« Les systèmes de défense antiaérienne du ministère de la Défense ont repoussé une attaque de quatre drones qui se dirigeaient vers Moscou », a écrit sur Telegram le maire de la capitale russe, Sergueï Sobianine, en précisant que les services de secours avaient été dépêchés sur les lieux de la chute des débris.

Les zones visées par l’attaque

Selon le gouverneur de la région de Moscou, Andreï Vorobiov, deux drones ont été abattus au-dessus de la ville de Balachikha, située tout près de la capitale, les débris d’un des engins étant tombés sur un chantier.

Un autre drone a été abattu à Jeleznodorojny, à une vingtaine de kilomètres à l’est de Moscou, a indiqué Andreï Vorobiov sur Telegram.

Le quatrième drone a été abattu dans le district de Leninski, au sud de Moscou, les débris de l’appareil étant tombés sur un immeuble d’habitation en construction « où personne n’habite pas encore », selon la même source.

« Selon de premières informations, personne n’a été blessé », a souligné Andreï Vorobiov.

Un incendie dans un dépôt pétrolier à Krasnodar

Pour sa part, le gouverneur de la région de Krasnodar, Véniamine Kondratiev, a annoncé vendredi matin que « le régime de Kiev a attaqué dans la nuit un dépôt de pétrole à Touapsé », station balnéaire sur les rives de la mer Noire.

« L’un des réservoirs avec du carburant a pris feu », a-t-il indiqué sur Telegram, en précisant que l’incendie affectait une surface de plus d’un millier de kilomètres carrés et qu’une centaine de pompiers avaient été dépêchés sur les lieux.

L’armée ukrainienne envoie régulièrement des drones contre la Russie, en réponse aux frappes russes qui visent quasi-quotidiennement l’Ukraine depuis trois ans.

Dans la nuit de lundi à mardi, la Russie a subi une attaque massive de 343 drones ukrainiens, la plus grande depuis l’assaut contre l’Ukraine, qui a ciblé en particulier la région de Moscou, faisant au moins trois morts.

7h15 – USA-Russie

Washington ne renouvelle pas une exemption de paiement pour le pétrole russe

Le gouvernement américain n’a pas renouvelé une autorisation permettant aux banques russes de continuer à utiliser les systèmes de paiement américains pour des opérations liées à des contrats déjà en cours dans l’industrie pétrolière russe, a confirmé jeudi le ministère de l’Économie à l’AFP.

« Le Trésor des États-Unis confirme que la Licence générale 8L a expiré le 12 mars à 00H01 », a déclaré à l’AFP une porte-parole du ministère.

Un peu plus tôt dans la journée, le secrétaire au Trésor Scott Bessent avait assuré sur la chaîne CNBC que son ministère était prêt à renforcer les sanctions visant la Russie.

« Cela fait partie de la volonté du président Trump de créer les conditions nécessaires à des négociations réussies. Il est prêt à mettre une pression maximale sur les deux camps », a assuré Scott Bessent.

Une exemption cruciale pour l’économie russe supprimée

Cette licence permettait aux banques russes, même visées par des sanctions, de continuer à passer par le système de paiement américain pour certaines catégories de transactions liées à l’énergie.

Elle avait été accordée par le gouvernement de l’ancien président Joe Biden dans les derniers jours de sa présidence.

La banque centrale russe et l’ancienne filiale de la Société Générale dans le pays, RosBank, sont parmi les établissements qui disposaient d’une exemption en la matière sous ce régime.

L’ancien président démocrate avait annoncé une nouvelle série de restrictions fin novembre, qui ciblaient particulièrement le système bancaire russe, avec pas moins d’une cinquantaine d’établissements concernés, parmi lesquels Gazprombank, le bras financier du géant du gaz Gazprom.

Ces sanctions visaient à empêcher ces établissements d’effectuer toute nouvelle transaction financière liée aux contrats énergétiques à l’étranger impliquant le système financier américain.

La fin de cette exemption rend plus difficile les possibilités pour les banques russes de réaliser des transactions liées au domaine énergétique, l’une des principales sources de financement de l’État russe.

Tensions autour de la trêve proposée par Washington

Donald Trump, qui veut parvenir à un règlement rapide de la guerre en Ukraine, a fait une proposition de cessez-le-feu de 30 jours, acceptée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky mais jugée pour l’heure « hâtive » par Moscou.

Le président russe Vladimir Poutine s’est dit favorable à une trêve mais avec des « nuances », estimant que certaines « questions importantes » doivent être réglées.

Le chef de l’État russe s’est exprimé peu après l’arrivée à Moscou de l’envoyé spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, dont la tâche est de convaincre le Kremlin d’accepter la proposition de trêve américaine.

6h50 – Vers un cessez-le-feu ?

Ukraine : des « questions importantes » quant à une trêve, dit Poutine, Zelensky dénonce des « manipulations »

Vladimir Poutine a souligné jeudi que des « questions importantes » devaient être réglées concernant la proposition des États-Unis d’une trêve en Ukraine, Donald Trump souhaitant de son côté qu’elle soit mise en œuvre sans délai.

Dans la soirée, le chef de l’État ukrainien Volodymyr Zelensky a pour sa part mis en garde contre « les paroles très prévisibles et très manipulatrices de Poutine en réponse à l’idée » de ce cessez-le-feu que Kiev a accepté.

S’exprimant à la Maison-Blanche, le président américain Donald Trump, tout en qualifiant de « très prometteurs » les derniers propos de son homologue russe, a averti que « ce serait un moment très décevant pour le monde » si la Russie rejetait ce plan d’une suspension pendant 30 jours des combats, évoqué mardi après des pourparlers ukraino-américains en Arabie Saoudite.

« J’aimerais le rencontrer ou parler avec lui », a-t-il ajouté à propos de Vladimir Poutine, « mais il faut régler la question (d’une trêve) rapidement », a poursuivi Donald Trump, dont l’émissaire spécial Steve Witkoff est justement arrivé jeudi à Moscou.

Des « nuances » à débattre

« Nous sommes pour (un cessez-le-feu) mais il y a des nuances », a déclaré dans la journée le président russe au cours d’une conférence de presse au Kremlin, affirmant vouloir « en parler » avec les Américains et « peut-être appeler le président » Trump.

Vladimir Poutine, dont l’armée s’est lancée à l’assaut de l’Ukraine il y a plus de trois ans, a toutefois souligné qu’il fallait répondre à des « questions importantes » avant l’entrée en vigueur d’une telle trêve.

« Comment garantir qu’une telle situation (le conflit, ndlr) ne se reproduise pas ? Comment le contrôle sera-t-il organisé ? », s’est-il interrogé, disant craindre que l’Ukraine n’utilise cette pause pour recruter des soldats supplémentaires et recevoir de nouvelles armes occidentales.

« Nous sommes d’accord avec les propositions visant à mettre fin aux hostilités, mais nous partons du principe que cette trêve doit conduire à une paix durable et s’attaquer aux causes profondes de cette crise », a encore martelé Vladimir Poutine.

L’Europe en position délicate

La Russie a par ailleurs une nouvelle fois rejeté jeudi tout envoi en Ukraine de soldats européens en tant que force d’interposition en cas d’arrêt des hostilités, une idée avancée par le Royaume-Uni et des pays de l’Union européenne.

Pour la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, un tel déploiement serait considéré par son pays comme un « conflit armé direct » avec l’armée russe. « Nous répondrons par tous les moyens disponibles », a-t-elle prévenu.

Depuis la première conversation téléphonique officielle entre Vladimir Poutine et Donald Trump le 12 février, la Russie et les États-Unis ont convenu de remettre à plat leurs relations bilatérales, en plus de régler au plus vite le dossier ukrainien. Des délégations des deux pays se sont déjà rencontrées en Arabie Saoudite puis en Turquie.

Donald Trump a pour sa part repris des contre-vérités assénées par le Kremlin, rendant notamment Kiev responsable de l’assaut pourtant déclenché par Moscou en février 2022.

Et puis il y a eu la vive altercation dans le Bureau ovale avec Volodymyr Zelensky, suivie de l’interruption de l’aide militaire et du renseignement américain, depuis rétablis, cruciaux pour l’Ukraine.

La reprise de Soudja, tournant militaire ?

Dans l’intervalle, les forces russes, faisant face à un adversaire affaibli, ont repris à une vitesse inédite des territoires occupés par les Ukrainiens dans la région russe de Koursk, que Kiev espérait utiliser comme monnaie d’échange en cas de pourparlers de paix.

Elles ont ainsi revendiqué jeudi la reprise de la petite ville de Soudja, la principale conquête ukrainienne dans cette zone depuis l’été 2024, ce qui marquerait un revers de taille pour l’Ukraine.

Le même jour, Vladimir Poutine a dit que les « prochaines étapes » vers une trêve et la paix dans ce pays dépendraient du succès de son armée dans la région de Koursk.

Les autorités ukrainiennes ont quant à elles ordonné jeudi l’évacuation de huit localités situées en Ukraine près de cette zone « en raison de l’aggravation de la situation opérationnelle » et des « bombardements constants ».

Au cours de sa première visite dans la région de Koursk depuis l’offensive ukrainienne, Vladimir Poutine avait dit la veille s’attendre à ce qu’elle « soit bientôt complètement libérée ».

Face à la percée russe, le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, avait laissé entendre mercredi que ses hommes se repliaient dans ces territoires.

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