Pensions de retraite des enseignants du Supérieur : LE DÉCRET RETROUVÉ ET SIGNÉ

La lutte a fini par payer. Le décret sur la pension des enseignants-chercheurs a été réintroduit et signé ce 7 mars. Dans une note, le Secrétaire général du Saes, David Célestin Faye, s’est réjoui de cette nouvelle et a demandé aux militants de rester mobilisés et attentifs pour la résolution des autres points du protocole d’accord du 6 janvier 2023.
C’est une victoire pour le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes). Finalement, le fameux décret «introuvable» portant sur la réversion des pensions de retraite des ayants cause, a été réintroduit et signé ce 7 mars. Dans une lettre à ses camarades, le Secrétaire général national du Saes s’est félicité de ce pas franchi pour le respect des droits des enseignants du supérieur. «Après l’expiration du préavis de grève du 13 janvier 2025 et la lutte entamée par le Saes, ainsi que la rencontre tripartite syndicats-gouvernement-patronat, le décret a été finalement signé le 7 mars 2025. Cette nouvelle version du décret intègre la réversion aux ayants cause, ainsi que la prime de recherche dans la liquidation de la pension», a informé David Celestin Faye. Dans le même document, il précise que cette nouvelle version du décret «exige aussi la régularisation des cotisations au titre des régimes de base et complémentaire des enseignants et chercheurs en service détaché avant de pouvoir prétendre à l’allocation spéciale de retraite». Tout en se félicitant de cette victoire, le Saes «demande aux militants de rester mobilisés et attentifs pour la résolution des autres points du protocole d’accord du 6 janvier 2023». Ces derniers portent sur l’achèvement et l’équipement des infrastructures sociales et pédagogiques dans les universités, le recrutement conséquent d’enseignants-chercheurs et chercheurs pour atteindre un taux de 70% de permanents, la gouvernance et le financement de la recherche, la révision de la dernière version du guide d’évaluation des enseignants-chercheurs et chercheurs du Cames, l’évaluation des reformes, l’audit et la conservation du patrimoine foncier des universités publiques, ainsi que l’arrêt de la spoliation foncière contre les enseignants-chercheurs victimes des prédateurs fonciers. David Celestin Faye déclare dans sa note que «le Saes réaffirme son engagement à œuvrer, à travers une démarche constructive, pour un espace universitaire pacifié» et «exprime sa disponibilité et son ouverture à un dialogue permanent pour la prise en charge des autres points du protocole d’accord en vue d’assurer une stabilité durable au sous-secteur de l’enseignement supérieur».
Par ailleurs, dans le document, le Secrétaire général du Saes est revenu longuement sur la question des pensions de retraite. D’après lui, «les enseignants et les enseignants-chercheurs ont intégralement financé leur retraite, contrairement aux fausses allégations diffusées çà et là par des personnes mal intentionnées qui, de surcroît, ignorent manifestement le processus qui a conduit à cet état de fait». Rappelant les faits, M. Faye informe que «le problème qui se posait depuis 2020 était celui de la non-réversion de la pension aux ayants cause des enseignants-chercheurs et chercheurs». Et d’expliquer : «En effet, selon le Code des pensions, la pension est réversible aux ayants cause des fonctionnaires décédés (50% pour les conjoints/conjointes et 10% pour les orphelins de moins de 21 ans). Cependant, pour le cas des enseignants-chercheurs et chercheurs, les ayants cause percevaient toujours un montant indexé sur l’ancienne pension de retraite, soit 13% du salaire net, et cela, malgré l’augmentation de leurs cotisations, de leur charge de travail de 20%, qui est aussi et en toute logique une forme de cotisation.»
Poursuivant ses propos, il souligne que «dans le protocole d’accord du 6 janvier 2023 avec le Saes, le gouvernement s’était engagé à rétablir immédiatement les veuves et veufs des enseignants-chercheurs et chercheurs dans leurs droits en effectuant le calcul de la pension de réversion, conformément aux textes en vigueur». C’est ainsi, clarifie le Secrétaire général du Saes, que «le Conseil des ministres du mercredi 28 février 2024 avait examiné et adopté le projet de décret modifiant le décret n°2020-1788 du 23 septembre 2020 portant création d’une allocation spéciale de retraite au profit des enseignants-chercheurs et chercheurs titulaires des universités». Avec le changement de régime, le Mesri a déclaré que ce décret était introuvable et avait promis, dans un communiqué en date du 22 octobre, «en accord avec le gouvernement, de réintroduire le décret objet de la revendication dans le circuit d’adoption des textes administratifs, dans les mêmes termes contenus dans l’accord signé entre le Saes et l’ancien régime».
Par Dieynaba KANE – dkane@lequotidien.sn