Croissance durable du Sénégal : l’Entrepreneuriat social local, comme levier de développement
Le développement durable repose fondamentalement sur des initiatives endogènes. Bien que le Sénégal dispose de ressources halieutiques, minières, pétrolières, gazières et humaines considérables, le pays peine à se défaire de la pauvreté endémique qui le caractérise depuis son accession à l’indépendance en 1960. Cette situation paradoxale témoigne d’un déséquilibre structurel nécessitant une rupture avec les approches traditionnelles.
Face à ce constat, les nouvelles autorités placent l’entrepreneuriat social local au cœur de leur stratégie de redressement économique. Cette approche novatrice allie impact social et performance économique, en apportant des solutions concrètes aux problématiques du chômage et de la précarité, tout en stimulant une croissance durable et inclusive.
Dans cette perspective, un Pacte de Financement d’un montant de 1000 milliards de francs CFA a été signé le 18 février dernier par vingt banques locales, dans le cadre de la quatrième édition du Forum de la Petite et Moyenne Entreprise, placé sous le thème « PME et innovation, leviers de souveraineté ». L’objectif de cette initiative est de mobiliser un financement total de 1 000 milliards de francs CFA en 2025, au bénéfice des PME et PMI, moteurs essentiels du dynamisme économique.
Présidant cette rencontre, le Premier ministre Ousmane Sonko a exhorté les signataires à respecter leurs engagements afin que les fonds promis soient effectivement débloqués et judicieusement alloués à l’économie nationale. Il a également souligné le rôle fondamental de l’innovation dans l’accroissement de la compétitivité des entreprises, en particulier celles qui investissent dans la recherche et le développement.
L’innovation au service du développement économique
Le Premier ministre a beaucoup insisté sur l’importance d’une collaboration étroite entre les PME, les institutions académiques et les centres de recherche afin de favoriser des innovations capables d’améliorer les produits et de renforcer les capacités technologiques du pays. « En prônant une rupture systémique, le président de la République invite l’ensemble des forces vives de la Nation à sortir des sentiers battus, à se remettre en question et à adopter des solutions innovantes », a-t-il affirmé.
Dans cette dynamique, il a appelé à l’accélération de la mise en œuvre du Programme pour le Financement Massif et Sécurisé des PME/PMI, dont l’objectif est de porter l’encours des crédits accordés par les institutions financières aux PME/PMI de 600 milliards de FCFA en 2024 à 3 000 milliards de FCFA en 2028.
Un secteur privé conscient des défis et opportunités
Le président de la Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal (CNES), Adama Lam, représentant le secteur privé, a insisté sur la nécessité pour les autorités et les acteurs économiques de prendre conscience du rôle déterminant de chacun dans le processus de transformation du pays. « Malgré les défis et le manque de ressources, le Sénégal dispose d’un potentiel de développement immense qu’il convient d’exploiter intelligemment », a-t-il déclaré. Il a également souligné l’importance d’un changement de mentalité, estimant que l’espoir d’un avenir prospère repose sur la capacité de la jeunesse sénégalaise à comprendre que la création d’emplois de masse et durables ne peut s’opérer que dans une dynamique à moyen et long terme.
JEAN PIERRE MALOU
LEQUOTIDIEN