Corruption au Sénégal : Plus de 118 milliards perdus en une année

Les nouvelles autorités ont du pain sur la planche. Avec leur slogan Jub-Jubal-Jubanti, ce n’est pas de la matière qui leur fera défaut. Car la corruption est une réalité sous nos tropiques et fait perdre beaucoup d’argent à l’Etat. «Entre 2015 et 2016, l’Etat du Sénégal a perdu 118 milliards de francs Cfa du fait de la corruption», a révélé Saliou Diop, juriste. Selon l’enseignant-chercheur et spécialiste anti-corruption, qui faisait une présentation sur le cadre juridique de l’Ofnac hier, lors d’une formation des journalistes sur la prévention et la lutte contre la corruption organisée par Amnesty Interna­tional et la Société civile, les pertes liées à ce fléau enregistrées l’année dernière sont plus importantes. «L’Ofnac a réédité cette étude en 2024, malheureusement ce n’est pas publié. Mais, ce sont plus de 118 milliards perdus du fait de la corruption entre février 2023 et février 2024», a-t-il informé, en s’abstenant de révéler le montant exact de cette perte.

A l’en croire, cet argent pourrait servir à la création d’écoles, d’hôpitaux et d’autres infrastructures pour développer notre économie. Le phénomène de la corruption, qui est mondial, entraîne aussi d’énormes pertes en Afrique. D’après Saliou Diop, 26 000 milliards d’euros sont perdus  du fait de la corruption, soit 5% du Pib mondial. Toujours selon lui, les pertes annuelles sont estimées à 146 milliards d’euros, soit 25% du Pib de l’Afrique. Dans les pays en développement, poursuit-il, les fonds perdus à cause de la corruption  représentent 10%.  Ce qui montre la prégnance de la corruption aussi bien en  Afrique  que  dans notre pays. Cependant, l’enseignant-chercheur se réjouit du fait que la corruption soit prise en compte  par la Constitution du Sénégal. «C’est la première fois dans l’histoire constitutionnelle du Sénégal que la notion de corruption et de concussion est prise en compte. Dans la Constitution de 2016, on demande à tous les citoyens de contribuer à la lutte contre la corruption et la concussion», a-t-il dit, tout en soulignant qu’il y a une panoplie de textes sur la corruption  dans le pays.

Par Justin GOMIS – [email protected]

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