#Mbour – Problématique de la décentralisation : A l’heure des pôles-territoires

Dans le circuit depuis plus de 10 ans, les pôles-territoires vont être les moteurs de la décentralisation dans les prochains mois.

 Le ministre de l’Urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement des territoires a rencontré les exécutifs territoriaux pour échanger sur les problématiques de la décentralisation et du développement des territoires. Moussa Bala Fofana a présidé, mardi à Saly, un atelier d’échanges et de partage avec les élus et autres acteurs territoriaux sur les pôles-territoires.

Après la présentation de Sénégal 2050 aux Sénégalais par le président de la République, qui est un agenda de transformation systémique pour un Sénégal souverain, juste et prospère, Moussa Bala Fofana a rappelé les axes à travers lesquels ce changement pourrait s’opérer pour bâtir une économie compétitive, endogène et durable, qui repose sur les territoires et le capital humain. D’ailleurs, il a indiqué la voie à suivre. «Il s’agit de partir de l’aménagement du territoire qui est durable pour porter le développement. Si nous analysons  ces deux axes, nous comprenons l’approche par les pôles-territoires, ces ensembles homogènes et endogènes qui ont des ressources spécifiques et génériques, qui ont un capital humain et des acteurs qui sont capables de porter le développement. Les collectivités territoriales, l’Etat, les privés et la Société civile peuvent de manière concertée analyser les formes et les forces de chaque pôle et définir les stratégies de développement territoriales qui vont non seulement concilier les objectifs de l’Etat central, mais surtout les enjeux au niveau territorial et les objectifs communautaires. Voilà l’importance de ce sujet majeur qui est comme un véhicule qui va porter notre croissance et notre développement», a assuré Moussa Bala Fofana.

Interpellé sur le fait que ce projet est aussi l’œuvre du régime sortant et date de plus de 10 ans, le ministre de l’Urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement des territoires déclare : «L’ensemble des acteurs ont toujours eu ce point de vue partagé que nous devons aller vers des territoires compétitifs qui doivent être en mesure de porter le développement. Il y a une certaine unanimité autour de ce point. Ce qui y a manqué ces 10 dernières années, c’était une volonté politique et surtout une stratégie de développement économique du Sénégal qui devait être endogène. Nous avons eu le Pse qui était très orienté vers l’investissement direct étranger. Aujourd’hui, nous avons l’Agenda 2050, qui est une stratégie qui est recentrée sur nous-mêmes et qui est orientée vers l’Afrique. Dès que  nous avons une stratégie qui repose sur les forces et les formes de nos économies de territoires et qui s’oriente vers le continent africain, il est évident que les territoires deviennent les passages obligatoires que  nous devons emprunter.»

Mieux, il indique que le développement se fait à la base. «C’est fait sur l’analyse de nos ressources naturelles, l’analyse des risques, des opportunités et la définition des stratégies qui doivent être portées par les acteurs, et parmi ces acteurs, l’Etat central qui est là pour accompagner. Voilà ce qui permet d’accélérer le processus, parce que justement l’Agenda 2050 est un agenda qui repose sur les pôles-territoires considérés comme un véhicule stratégique qui va pouvoir porter la transformation systémique de ce pays.»

Ainsi, le ministère de l’Urbanisme compte utiliser la méthode qui serait pratique et qui  permettrait d’aller rapidement vers l’essentiel. «Le plus important, c’est de pouvoir commencer le travail de développement au niveau des pôles-territoires. L’objectif étant non seulement de travailler sur la cohérence entre l’Agenda 2050 et le concept des pôles-territoires, ensuite pour chaque pôle territorial, travailler les grandes orientations de la stratégie de développement territorial spécifique à ce pôle-là, mais aussi discuter des différents modèles qui devraient permettre aux acteurs de travailler ensemble. C’est cela le fond de la gouvernance. Certains parlent de la mise en place d’un établissement public territorial, d’autres parlent d’une collectivité-territoire, d’autres encore considèrent qu’on peut tout de suite, à travers la loi sur l’intercommunalité, mettre en place un conseil d’acteurs et un dispositif d’action ; ce qui nous permettrait assez rapidement de commencer le travail parce que le développement n’attend pas et la pauvreté continue à faire des ravages dans nos communautés», se projette le ministre.

Par conséquent, il exhorte les acteurs à se mettre au travail. «Et le plus  important pour les pôles-territoires, ce sont les stratégies qui devront être incubées, travaillées et portées par les différentes politiques sectorielles, et les adapter selon les spécificités, les évaluations. C’est ce que les populations attendent», rappelle-t-il.

Par Alioune Badara CISS – [email protected]

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