Ses émotions, ses regrets et son plus grand rival: les confidences de Nadal
Un peu moins de deux semaines après avoir annoncé qu’il allait définitivement raccrocher la raquette, Rafael Nadal se confie dans un large entretien accordé à AS. L’Espagnol y évoque notamment ses émotions, sa fierté, mais aussi ses rivalités avec Roger Federer et Novak Djokovic. Morceaux choisis.
Pierre Ghislain – Source: AS
Ses émotions (quand il a annoncé qu’il prendrait sa retraite en fin de saison)
“Même si tu es en accord avec ta décision, le jour où tu l’annonces… Le tennis m’a apporté tellement de joie, de bonheur et de moments incroyablement intenses. Et, quand c’est terminé, c’est terminé. Il n’y a pas de retour en arrière. Et quand tu annonces que tu vas prendre ta retraite, peu importe que tu sois bien préparé, tu réalises que c’est la fin.”
Des regrets?
“Bien sûr que j’ai des regrets. J’ai commis beaucoup d’erreurs dans ma carrière. Tu les acceptes et tu avances. J’ai toujours fait les choses comme je le sentais, avec de bonnes intentions. (…) C’est très difficile de trouver le bon équilibre et si je pouvais revenir en arrière, je peux dire exactement quelles sont les choses que je ne referais pas.”
Ses plus grandes fiertés
“Je suis fier de quitter le monde du tennis en me sentant valorisé et apprécié. Pas seulement par les fans, mais aussi par les gens proches de moi. J’ai pu maintenir une relation forte avec ma famille, mon équipe et tous les gens avec qui j’ai travaillé durant toutes ces années. Je m’en vais en ayant la certitude que les gens seront heureux de me revoir quand je reviendrai sur un tournoi. Ça me donne le sentiment d’avoir fait les choses correctement, pas seulement sur le court, mais aussi en tant que personne et ça, c’est le plus important. Et l’autre chose dont je suis fier, c’est d’avoir toujours donné le meilleur de moi-même, d’avoir toujours tout fait pour obtenir le meilleur résultat possible dans chaque tournoi. Grâce à ça, je sais qu’en prenant ma retraite, je serai en paix avec moi-même, parce que j’ai toujours tout donné.”
Son plus grand rival
“J’ai affronté Novak Djokovic plus souvent que n’importe qui d’autre, mais mon plus grand rival, c’était Roger Federer. Quand je suis arrivé sur le circuit, il était déjà là et il était numéro 1 mondial. Durant mes meilleures années, il y avait Roger et Novak. Mais dans ma jeunesse, durant ces années hyper-déterminantes, il n’y avait que Roger. Je pense, et je ne sais pas pourquoi, que mes rivalités avec les deux ont été plus intenses que la rivalité qu’ils avaient entre eux. Je ne suis pas sûr de savoir pourquoi, mais j’ai le sentiment que le monde extérieur voit ça aussi comme ça. Avec Roger, c’est peut-être parce que nos styles et nos approches du sport étaient très contrastées. Et face à Novak, c’était un challenge incroyable. C’est un joueur qui a toujours été capable de maintenir un niveau de jeu très élevé et qui s’est amélioré année après année. Les chiffres montrent qu’il est le meilleur, ce qui signifie aussi que son tennis a été le meilleur. Mais il est aussi celui qui a su être le moins souvent blessé, ce qui lui a permis de garder son mental, son physique et son tennis plus longtemps que les autres. C’est pourquoi il est le meilleur et il le mérite.”