Guinée: mobilisation pour la candidature de Doumbouya à la présidentielle
Alors que la durée de la transition se prolonge en Guinée et que le chef de la junte qui a pris le pouvoir par un coup d’Etat il y a trois ans s’est engagé à ne participer à aucun scrutin mais reste silencieux sur ses intentions, les initiatives et les mouvements de soutien au général Mamadi Doumbouya se multiplient. Pour l’instant toutefois, ils sont surtout portés par des membres du gouvernement et de l’Etat guinéen.
Le général Mamadi Doumbouya sera-t-il finalement candidat à la future présidentielle en Guinée ? Si la question du référendum constitutionnel promis avant la fin de l’année n’a pas été évoquée vendredi 18 octobre lors du premier conseil des ministres organisé depuis trois mois à Conakry, le président de la transition a toutefois intimé aux membres de son gouvernement d’aller prochainement « rendre compte de leur gestion » à la télévision nationale et d’accélérer le programme de développement socio-économique, durable et responsable Simandou 2040.
De même, bien que ni le recensement de la population, ni le fichier électoral ne soient prêts, les initiatives publiques destinées à témoigner un soutien à la junte du CNRD se multiplient dans les préfectures. La dernière en date a eu lieu pas plus tard que ce week-end à Forécariah, une ville située à 70 km à l’est de Conakry : une marche de 5 km et un tournoi de football à la gloire du chef de l’Etat y ont été organisés en présence de plusieurs ministres.
Tournois de foot et mouvements de soutien
Ces 30 derniers jours, alors qu’un autre tournoi de ce type s’est déroulé à Labé, dans le centre-ouest du pays, le maire par intérim de Nzérékoré, dans l’extrême sud de la Guinée, a quant à lui créé un mouvement de soutien au président. Enfin, à Kankan, dans l’est, des élèves ont, eux, été contraints de quitter leurs salles de classe pour assister au lancement… d’une Alliance des femmes pour la renaissance sous Mamadi Doumbouya !
Si le président de la transition n’a pour sa part rien annoncé, son porte-parole, le général Amara Camara, a déclaré que le putschiste avait le droit de candidater à la fonction suprême. Quant au porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, il a été jusqu’à affirmer dans le journal Le Monde que «la candidature de [Mamadi] Doumbouya est une évidence » et que « les autres candidats ne pourront jamais être majoritaires » !
PAR RFI