Alioune Tine qualifie de «cancer» l’héritage économique de Macky Sall et en appelle aux «cancérologues»
Lors d’une conférence de presse tenue le 26 septembre 2024, le gouvernement dirigé par Ousmane Sonko a dressé un bilan des premiers mois de son mandat. La rencontre a été marquée par une dénonciation des dérives économiques et sociales héritées du régime précédent, dirigé par Macky Sall pendant 12 ans. Alioune Tine, fondateur du think tank AfrikaJom Center, a vivement réagi à ce constat via les réseaux sociaux, critiquant fermement les pratiques économiques du régime sortant.
Alioune Tine a souligné la profondeur de la crise financière dans laquelle se trouve le Sénégal, qu’il qualifie de « faille systémique » créée par l’administration de Macky Sall. Il a fustigé la gestion catastrophique de l’économie, décrivant une communication alarmiste du gouvernement sur une situation qu’il juge déjà dramatique. Selon lui, la conférence de presse a révélé au grand jour les tricheries et manipulations orchestrées par les élites de l’administration financière sous le régime précédent, avec des preuves chiffrées.
La déception est palpable chez Alioune Tine, qui compare cette crise aux pires moments des ajustements structurels vécus sous Abdou Diouf. Selon lui, la rhétorique du maquillage des chiffres, qui remonte à cette période, perdure aujourd’hui. Les Sénégalais, en votant pour Sonko et son colistier Diomaye, ont clairement sanctionné cette mauvaise gestion en rejetant massivement ceux qu’ils tiennent pour responsables.
Pour Alioune Tine, l’espoir repose désormais sur la capacité du nouveau pouvoir à corriger les erreurs du passé. Il exhorte le gouvernement à faire de la rectification une priorité nationale, incarnée par les principes de « Jub, Jubal, Jubanti », termes signifiant l’honnêteté et la rigueur dans la société sénégalaise. Le nouveau pouvoir doit, selon lui, proposer une vision politique claire et ambitieuse, articulée autour d’une exploitation efficace des ressources naturelles du pays, notamment le gaz et le pétrole, afin de sortir le Sénégal de la crise.
La question de la reddition des comptes est également cruciale pour Alioune Tine, qui appelle à un processus rigoureux et impartial, mené par des institutions indépendantes telles que la Cour des comptes, l’IGE ou l’OFNAC. Pour lui, l’exécutif doit éviter toute politisation de ce processus, surtout en période électorale. Il insiste sur la nécessité de juger tous ceux impliqués dans des crimes économiques, quel que soit leur statut ou appartenance politique, afin de restaurer la confiance dans les institutions et de prévenir de nouvelles vagues de désillusion parmi la population, notamment chez les jeunes qui, selon lui, préfèrent fuir le pays que de vivre dans une société gangrénée par l’impunité.
Pour conclure, Alioune Tine avertit que ces crimes économiques non sanctionnés constituent un véritable cancer pour la société sénégalaise. La solution, selon lui, réside dans l’intervention des experts compétents, les « cancérologues » du système, pour guérir le pays d’une défiance généralisée.